« C’est avec une grande déception que les autorités religieuses et les organisations bénévoles de la Communauté musulmane belge prennent acte des arrêts rendus hier (jeudi) par la Cour constitutionnelle sur la compatibilité de l’interdiction flamande et wallonne de l’abattage rituel avec la liberté religieuse, réagissent l’EMB et la CIB dans un communiqué conjoint. Contre toute attente, la Cour constitutionnelle juge que les arrêtés flamand et wallon interdisant l’abattage sans étourdissement sont admissibles au regard de la Constitution belge. »
À lire : Une petite victoire pour l’Exécutif des Musulmans de Belgique
« Les techniques actuelles d’abattage religieux constituent une alternative à part entière à l’étourdissement des animaux et sont parfaitement compatibles avec les exigences de santé publique, de sécurité alimentaire et de bien-être animal », expliquent les deux organisations musulmanes. « L’obligation d’étourdissement, en revanche, n’est qu’une mesure symbolique émotionnelle, qui sert simplement — au détriment des minorités religieuses — à apaiser la conscience du consommateur moyen et à occulter la réalité que les animaux sont élevés comme objets de consommation dans les méga-étals industriels », ont-ils ajouté, espérant que dans ce dossier chargé, la rationalité finira par triompher de l’émotion.
À lire : L’abattage sans étourdissement des animaux divise en Belgique et à la CJUE
« L’État de droit ne doit pas céder à la pression politique et sociale croissante des mouvements populistes qui mènent une lutte symbolique contre les minorités vulnérables à travers l’Europe », estiment Mehmet Üstün, président de l’EMB et Coskun Beyazgül, porte-parole de la CIB. « Dans une société tolérante, il est important de travailler ensemble sur le bien-être animal avec toutes les couches de la société, sans stigmatiser certaines communautés. L’empathie et la compréhension mutuelle sont au cœur de nos valeurs communes. Cela a également été récemment confirmé par le Conseil d’État belge, dans son important arrêt sur la liberté religieuse en ces temps de coronavirus. La communauté musulmane est convaincue qu’enfin l’État de droit prévaudra », conclut le communiqué.