Accusés de terrorisme en Espagne, plusieurs Marocains acquittés

6 octobre 2022 - 19h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Faute de preuves suffisantes, la justice espagnole a acquitté cinq Marocains, accusés d’être membres d’un groupe terroriste qui a l’intention de mener des attaques et de faire l’apologie du djihadisme en prison.

La juridiction a annulé les charges contre Abderrahmanen Tahiri, alias Mohamed Achraf, désigné comme le chef du groupe, Mohamed El Gharbi, Karim Abdeselam Mohamed et Abdelah Abdeselam Ahmed, accusés des crimes de constitution d’un groupe terroriste ou de collaboration avec une organisation terroriste, de recrutement et d’endoctrinement djihadiste. Le cinquième accusé, Lahcen Zamzami, a été aussi acquitté, les accusations portées contre lui ayant été retirées lors du procès.

« Il n’y a aucune preuve d’une préparation d’un acte terroriste, pas même d’une intention à commettre lesdits actes criminels » par les accusés, soulignent les magistrats dans leur décision, précisant n’avoir décelé aucun comportement terroriste chez les accusés. Les mis en cause sont passés par plusieurs centres pénitentiaires, soit en tant que prévenus, soit en purgeant une peine pour appartenance à une organisation terroriste entre 2015 et 2019, période au cours de laquelle ils ont émis et reçu beaucoup de courriers, dont la plupart « par des circuits non officiels ».

À lire : La justice espagnole veut empêcher la libération d’un djihadiste marocain

Dans ces correspondances, ils ont établi entre eux un « lien d’entraide afin de mieux vivre la vie carcérale, considérant Allah comme le principal soutien de leur vie », expliquent les juges qui ajoutent que ces lettres comportaient généralement « des drapeaux, des messages et des slogans » liés à Daech, des chants souvent utilisés par les organisations terroristes djihadistes pour encourager leurs militants et combattants, s’invitant mutuellement à la patience et à la persévérance afin de « poursuivre le combat en faveur de l’idéologie djihadiste » une fois leurs peines purgées.

Pour les juges, il n’a pas été établi que les accusés ont mené des actions en faveur de l’organisation terroriste Daech, ni qu’ils incitaient d’autres détenus, amis et proches à mener des actes terroristes. « Les lettres sont rédigées par des détenus, certains en attente de jugement, et adressées à d’autres détenus avec lesquels ils partagent la même idéologie djihadiste. En aucun cas, une intention quelconque de commettre un crime n’a été observé de la part des accusés », a tranché la Cour.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Terrorisme - Droits et Justice - Islam

Aller plus loin

La justice espagnole veut empêcher la libération d’un djihadiste marocain

Abderrahmane Tahiri (dit Mohamed Achraf), Mohamed El Gharbi, Abdelah Abdesalam, Karim Abdesalam et Lahcen Zamzami sont des djihadistes marocains qui ont continué à endoctriner...

L’Etat espagnol contraint de payer plus de 500 000 euros à un Marocain

La chambre administrative de l’Audience nationale a acquitté un homme d’origine marocaine et sa femme mexicaine, arrêtés en 2016 pour terrorisme djihadiste et placés en...

Un Marocain pro-Daech arrêté pour endoctrinement djihadiste en Espagne

Des agents de la police nationale et des Mossos d’Esquadra ont arrêté à Vespella de Gaia (Tarragone), un Marocain de 38 ans, radicalisé et pro-Daech, accusé d’endoctrinement...

Espagne : procès d’un Marocain, présumé terroriste djihadiste

Le procès du Marocain Abdedaim C., résidant à Palafrugell (Gérone), accusé d’un délit présumé d’apologie du terrorisme djihadiste sur son profil Facebook, s’est ouvert jeudi à...

Ces articles devraient vous intéresser :

La Youtubeuse marocaine "Mi Naima" au cœur d’un nouveau scandale

“Mi Naïma” fait à nouveau parler d’elle. La Youtubeuse marocaine, connue pour ses controverses, a récemment publié une vidéo dans laquelle on la voit lire certains versets du Coran de manière désinvolte. La vidéo a suscité la colère des internautes.

Sécurité des lieux de culte : la police marocaine dévoile des chiffres

Un total de 160 délits commis dans des lieux de culte, notamment les mosquées, les églises chrétiennes et les synagogues juives, ont été traités par la police marocaine au cours de l’année 2024, a indiqué dimanche le porte-parole de la Direction...

MRE : Du changement pour l’opération Marhaba 2024

Contrairement aux années antérieures, l’opération Marhaba marquant le retour des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au Maroc va démarrer deux jours avant la date habituelle. La coïncidence avec l’Aïd al-Adha oblige.

Maroc : les appels au Jihad dans les mosquées interdits

Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, a rappelé aux imams marocains les limites de leur rôle concernant la question palestinienne.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

La date de l’Aid Al Mawlid au Maroc connue

Au Maroc, l’Aid Al Mawlid Annabaoui, la fête qui célèbre la naissance du prophète Mohammad, sera célébrée en septembre.

En Espagne, l’appel du roi Mohammed VI divise

À Melilla et Ceuta, l’appel du roi Mohammed VI, commandeur des croyants, à ne pas sacrifier de moutons pendant l’Aïd Al-Adha cette année, reçoit un écho favorable mais certaines voix se font entendre.

Maroc : « Marée » de déchets après les iftars sur les plages

Les associations de défense de l’environnement dénoncent le non-respect des règles environnementales par certaines familles qui laissent d’importantes quantités de déchets sur les plages après y avoir rompu le jeûne pendant le mois de Ramadan.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.