Viols, agressions... : gros « dérapage » à un concert de rap à Casablanca

2 octobre 2022 - 20h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Le concert des rappeurs Mobydick, Dollypran et El Grande Toto, le 30 septembre lors du festival L’boulevard à Casablanca, a viré au drame. Des scènes de violence ont été enregistrées sur les lieux et des femmes affirment avoir été violées. Les organisateurs du spectacle demandent l’ouverture d’une enquête.

Le terrain de rugby du RUC, où devait se tenir le concert, était plein à craquer plusieurs heures avant le lancement. La porte d’entrée principale ne pouvait plus recevoir de spectateurs qui continuaient à venir en grand nombre. Ces derniers se sont rués vers une autre entrée, créant un débordement qui a poussé les organisateurs à fermer l’ensemble des accès au stade à 20 heures.

C’est alors que les scènes de violence ont démarré. Certains affirment avoir été agressés par des individus armés de sabres, tandis que des femmes confient avoir subi des attouchements. « Un individu a brandi une arme blanche et m’a sommé de lui remettre tout ce que j’avais sur moi. Il m’a dit que si on n’exécutait ses ordres, il allait nous tuer. Nous lui avons donné nos deux portefeuilles, notre iPhone, nos montres… Il a tout pris », raconte sur Instagram un spectateur venu de Marrakech avec son épouse pour assister au concert.

À lire : Violences au L’Boulevard : voici les explications du comité d’organisation

« Dès qu’ils voyaient une fille seule, non accompagnée, ils se permettaient de la toucher. Je n’avais jamais vu ça de ma vie. Ce terrain ne pouvait pas contenir tout ce monde, il aurait fallu un espace plus grand », déplore un autre internaute. Pour sa part, Mohamed Merhari, dit Momo, co-directeur artistique du festival L’Boulevard, donne sa version des faits dans une vidéo partagée sur Facebook. « Nous avons été surpris par l’affluence. […] Nous avions atteint 20 000 spectateurs à l’intérieur du stade, et dehors, il y en avait encore 60 000 selon les estimations », explique-t-il.

Pour Momo, ces incidents ne sont imputables ni aux organisateurs, ni aux agents de la police. « Ce qui s’est passé est le fait d’une bande qui n’a rien à voir avec la musique, et qui n’est pas venue pour écouter de la musique, ou pour danser, mais pour voler, casser, agresser, créer le chaos… il y a eu une trentaine de blessés… », détaille-t-il, condamnant toutes les formes de violences, y compris celles sexistes et sexuelles. Après les témoignages de présumés viols, les organisateurs du festival ont indiqué dans un communiqué diffusé samedi avoir demandé l’ouverture d’une enquête.

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