Fin du gazoduc Maghreb-Europe : le Maroc mise sur les énergies renouvelables

14 octobre 2021 - 06h40 - Economie - Ecrit par : P. A

Depuis l’annonce de la décision algérienne de ne pas renouveler le contrat de concession du gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui traverse le Maroc avant de desservir l’Espagne, les autorités marocaines accélèrent la mise en œuvre de la politique de promotion des énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque, afin de garantir l’approvisionnement en énergie.

La rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc a affecté ce dernier qui a perdu les 7 % de gaz dont il bénéficiait à titre de péage dans le cadre du gazoduc Maghreb-Europe. Cette situation oblige le royaume à se tourner résolument vers les énergies renouvelables pour continuer à assurer l’approvisionnement en énergie aux Marocains. Depuis plusieurs années, le Maroc s’est lancé dans une politique de promotion de ces énergies avec la mise en service en 2016 d’une grande centrale solaire dans la région de Ouarzazate. Ceci, grâce au projet NOOR qui permettait de produire de l’énergie solaire sur 320 jours par an.

À lire : Le Maroc, champion mondial des énergies renouvelables

Le photovoltaïque est donc une solution durable pour les pays comme le Maroc qui ne disposent pas de ressources naturelles comme le gaz. Et le royaume a bien compris l’enjeu du solaire en ambitionnant d’augmenter sa capacité de production d’énergies renouvelables à 52 % d’ici 2030. « La position géographique du Maroc est particulièrement intéressante. Il peut facilement devenir une plaque tournante, commercialiser nos produits en Europe et sur le reste du continent africain », a expliqué Thierry Poitout, un investisseur français qui a créé ses sociétés photovoltaïques au Maroc : Solarmen, société d’installation de systèmes photovoltaïques en 2015, et plus récemment, SolarExport, spécialisée dans l’importation et la distribution de panneaux et d’équipements photovoltaïques.

À lire : Maroc : le secteur des énergies renouvelables créera près de 500 000 emplois les 20 prochaines années

Pour mener à bien cette politique de promotion des énergies renouvelables, le Maroc a créé en 2010 le MASEN, une unité spécialisée chargée de valoriser les technologies et ressources renouvelables du royaume. « Les programmes intégrés de développement de projets menés par MASEN visent notamment à développer une capacité supplémentaire de production d’électricité propre de 3 000 mégawatts (MW) d’ici 2020 et 6 000 MW d’ici 2030 », indiquent les responsables de cette agence, précisant que l’objectif à terme est de libéraliser le marché et de donner la possibilité et l’autorisation aux entreprises privées de produire et de vendre de l’énergie solaire. Dans ce sens, le programme « Energipro » offre la possibilité aux industries énergivores « de construire des installations d’énergies renouvelables leur permettant de couvrir une grande partie de leur consommation d’énergie ».

À lire : Comment le Maroc révolutionne les énergies renouvelables

« Notre souhait est de lancer prochainement un programme avec la Mauritanie et de connecter toute la zone ouest africaine grâce aux énergies renouvelables », a annoncé Tarik Hamane, directeur exécutif en charge du développement au sein du MASEN, soulignant ainsi la nécessité pour le Maroc de continuer à investir dans le photovoltaïque pour renforcer son rôle dans la révolution verte et devenir le leader du Maghreb en matière d’énergies renouvelables.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Energie - Environnement - Energie solaire

Aller plus loin

Le Maroc améliore son classement dans le secteur des énergies renouvelables

Le Maroc a gagné cinq places en matière d’attractivité dans le secteur des énergies renouvelables. C’est ce qu’indique le cabinet londonien Ernst & Young (EY) dans son...

Gazoduc Maghreb-Europe : le Maroc va importer du gaz d’Espagne

Le Maroc étudie avec l’Espagne la possibilité d’acheminer du gaz via ses terminaux de gaz naturel liquéfié au cas où l’Algérie n’en renouvellerait pas le contrat de concession...

Énergies renouvelables : Mohammed VI en fait l’une de ses priorités

Une séance de travail a été consacrée à la stratégie des énergies renouvelables au Palais Royal de Rabat. Cette réunion s’inscrit dans le cadre du «  suivi des grands chantiers...

Gazoduc : la décision algérienne n’aura pas d’effet immédiat sur le Maroc

La rupture du contrat du Gazoduc Maroc-Europe par l’Algérie n’aura qu’un impact insignifiant sur la performance immédiate du système électrique national.

Ces articles devraient vous intéresser :

L’Espagne pourrait perdre des millions de touristes au profit du Maroc

L’adoption par l’Union européenne d’une taxe sur le kérosène afin d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, porterait un coup dur au secteur du transport aérien européen, alertent les compagnies aériennes qui craignent un transfert des touristes...

Noor Ouarzazate III : un an d’arrêt, une facture qui explose

Hors service depuis début 2024, suite à une panne du réservoir de sels fondus, la centrale solaire Noor Ouarzazate III, d’une puissance brute de 150 MW, ne pourra pas être relancée avant fin mars 2025. Conséquence, les pertes financières estimées à 47...

Maroc : voici les plages à éviter cette année

Dans son rapport sur la qualité des eaux de baignade, présenté vendredi à Rabat, le ministère de la Transition énergétique et du développement durable a indiqué que 22 plages ne respectent pas les normes environnementales requises.

Le Maroc se met à la taxe carbone

Des experts livrent leurs réflexions sur l’impact que la mise en place de la taxe carbone pourrait avoir sur l’économie marocaine ainsi que l’industrie marocaine.

Maroc : les plages à éviter cet été

Le ministère de la Transition énergétique et du développement durable a récemment publié la liste des plages classées non conformes à la baignade pour la saison estivale qui s’annonce. En tout, 22 plages dont celle de Salé, très fréquentée par les...

Maroc : appels à interdire la culture de la pastèque

Au Maroc, les défenseurs de l’environnement appellent à l’interdiction totale de la culture de la pastèque, très gourmande en eau.

Maroc : mise en garde contre les constructions illégales

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a apporté des clarifications au sujet des démolitions dans les zones côtières.

Maroc : des plages plus sûres et plus propres cette année

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, s’active pour la protection et l’amélioration des plages dans le cadre de la préparation de la saison estivale 2024.

Maroc : la ministre de l’écologie critiquée pour l’achat de voitures diesel

La ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, se retrouve au cœur d’une nouvelle polémique liée à l’acquisition de nouvelles voitures de fonction. Non seulement on leur reproche d’être très chères, mais en plus...

Label Pavillon Bleu au Maroc : voici la liste complète

Pour la saison estivale 2024, 32 sites marocains arboreront le label Pavillon Bleu, décerné par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement sous la présidence de la Princesse Lalla Hasnaa.