Covid-19 : l’immunité collective est une utopie

12 septembre 2021 - 21h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

En démarrant la campagne nationale de vaccination contre le Covid-19 en janvier dernier, le Maroc espérait atteindre avant septembre l’immunité collective pour le retour à une vie normale. Mais pour Jaâfar Heikel, spécialiste en maladies infectieuses et épidémiologiste, l’immunité collective totale ne serait pas possible même si la vaccination atteint toute la population marocaine.

Dans un entretien accordé à Telquel, Jaâfar Heikel a établi la différence entre l’immunité collective acquise et l’immunité innée. La première est acquise avec la vaccination. La seconde est celle qui protège l’organisme contre les agressions microbiennes en général. Pour atteindre une immunité, il faut vacciner à peu près 80 % de la population. C’est dans cet objectif que le Maroc a entamé la vaccination des enfants, qui selon les données scientifiques, sont porteurs et transmetteurs de la maladie autant que les adultes et sont indispensables pour un pays qui désire atteindre l’immunité.

À lire : Pas d’immunité collective contre le Covid-19 en 2021, selon l’OMS

Mais selon l’épidémiologiste, « 100 % d’immunité collective est une utopie, mais atteindre un niveau d’immunité de 80 %, c’est important et crucial. Tout d’abord parce qu’il existe des variants, comme le Delta ou le Mu, qui se transmettent plus vite. Ils présentent, de plus, un risque d’échappement immunitaire, c’est-à-dire qu’ils échappent au contrôle que peut donner le vaccin par la fabrication des anticorps protecteurs », a-t-il précisé.

À lire : L’immunité collective au Maroc attendue à la fin de l’année

Mais dans ce cas, que dire du retour à une vie normale ? « Il ne faut pas lier le retour à la vie normale, sociale et économique à l’atteinte de l’immunité collective. Il faut imposer la stratégie vaccinale pour augmenter le bassin de population protégée. Il faut aussi maintenir les gestes barrières dans les endroits où il y a des concentrations de population et de nombreux contacts interhumains, le temps que la majorité de la population soit vaccinée. Et enfin, il faut continuer à dépister et traiter », a souligné l’épidémiologiste.

À lire : Covid-19 : le Maroc face à l’objectif de l’immunité collective

Pour lui, les autorités sanitaires feraient mieux d’intégrer dans leurs stratégies, les moyens de combattre sur le long terme le Covid-19, parce que les infections virales respiratoires vont devenir des maladies chroniques. La population devra s’adapter à côtoyer le virus. L’important serait de respecter les mesures préventives pour limiter les dégâts, a-t-il prévenu.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Santé - Ministère de la Santé - Coronavirus au Maroc (Covid-19) - Vaccin anti-Covid-19

Aller plus loin

Le Maroc avance vers l’immunité collective

En prenant en compte le nombre de personnes déjà vaccinées, le stock encore disponible et l’immunisation naturelle, le Maroc est assuré d’atteindre l’immunité collective au...

Une immunité de huit mois conférée aux patients atteints du Covid-19 (étude)

Les patients infectés par le coronavirus jouissent généralement d’une immunité de 8 mois, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Monash, de l’hôpital...

Coronavirus : une infection confère une immunité de 6 mois (étude)

Une infection par le Covid-19 confère une protection contre une réinfection pour la plupart des gens pendant au moins six mois. C’est ce que révèle une nouvelle étude de...

Covid-19 : le Maroc face à l’objectif de l’immunité collective

Il ne faut pas considérer l’atteinte de l’immunité collective comme seule solution afin de lever les restrictions, affirme le Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et...

Ces articles devraient vous intéresser :

Booder se confie sur ses problèmes de santé

Invité sur l’émission Une heure avec… diffusée sur RFM, l’humoriste franco-marocain Booder a fait d’étonnantes révélations sur son enfance. Il a été très malade lorsqu’il était jeune.

Maroc : mauvaise nouvelle pour les fumeurs

Sale temps pour les fumeurs marocains qui devront, une fois encore, passer à la caisse pour s’acheter leurs cigarettes. Cette augmentation vient d’être validée définitivement et doit entrer en vigueur au début de l’année.

L’acteur marocain Mustapha Zaari en mauvaise passe

L’acteur marocain Mustapha Zaari traverse une passe difficile en ce moment. Diagnostiqué d’un cancer de la prostate, il a été hospitalisé récemment à l’hôpital militaire de Rabat pour recevoir un traitement adéquat.

Le Maroc prépare les aéroports de demain

Le Maroc prévoit de se doter d’un nouveau Schéma directeur aéroportuaire national à l’horizon 2045, le dernier élaboré en 2013 étant devenu obsolète.

Les dattes algériennes dangereuses pour la santé ?

L’inquiétude enfle quant à la qualité des dattes algériennes importées au Maroc. Dr. Hassan Chtibi, président de l’Association de protection du consommateur, alerte sur les risques sanitaires liés à la consommation de ce produit prisé par les Marocains.

Pénurie de médecins au Maroc : Le système de santé à bout de souffle

La pénurie de médecins persiste au Maroc. Par ailleurs, la réduction de la durée de formation en médecine suscite actuellement une vive protestation de la part des étudiants.

Trop gros, Yahia Attia Allah doit faire un régime

Yahya Attiat-allah, nouvelle recrue d’Al-Ahly au poste d’arrière gauche, se retrouve sous le feu des projecteurs, mais pas pour les meilleures raisons. Une prise de poids significative menace sa participation aux prochains matchs du club égyptien.

Lissage brésilien : alerte sanitaire en France, le Maroc également concerné

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment émis une alerte concernant l’utilisation de produits de « lissage brésilien » contenant de l’acide glyoxylique, un ingrédient cosmétique...

Alerte à la variole du singe : le Maroc en mode prévention maximale

Aucun cas de variole du singe n’a jusque-là été détecté au Maroc, a assuré Le docteur Mouad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence publique relevant du ministère de la Santé et de la protection sociale, soulignant que les...

Des pastèques contaminées dans les assiettes des Marocains ?

Le groupe du parti socialiste à la Chambre des représentants a adressé une question au ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Ait Taleb, au sujet de la présence de pastèques contaminées sur le marché marocain.