Maroc : réorienter l’exploitation du cannabis pour booster l’économie

6 mars 2020 - 21h00 - Economie - Ecrit par : Bladi.net

Une enquête menée par L’Économiste, affirme que la consommation du cannabis au Maroc est un fait. Cependant, les consommateurs ne sont pas connus de leur entourage. De ce fait, le sujet reste encore tabou. Par ailleurs, le cannabis qui engendre un manque à gagner considérable, pourrait être mieux encadré et orienté, afin de générer plus de devises pour l’économie du royaume.

Le Journal renseigne qu’à la question, "Existe-t-il dans votre entourage proche, ou connaissez-vous un ami ou un parent qui fume du cannabis ?", 65 % des enquêtés ont répondu par la négative, 32 % disent connaître des consommateurs et 3 % ne connaissent aucun consommateur de cannabis. La loi relative à la répression, à la détention et à la consommation du cannabis et le fait que la pratique ne soit pas admise par la société, pourrait justifier cet état de chose.

D’importantes quantités de cannabis et de résine de cannabis sont très souvent saisies, des réseaux démantelés et des mis en cause traduits devant la justice. Ce qui prouve qu’une lutte sans merci est engagée par le Maroc contre le phénomène, dans un contexte de débat sur la légalisation ou la régulation de la détention et la consommation du cannabis. L’ONU a fait observer que le Maroc était le pays qui avait signalé la plus grande saisie, soit 117 tonnes de résine et 283 tonnes d’herbe.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a classé le royaume parmi l’un des deux premiers producteurs mondiaux de résine de cannabis, à côté de l’Afghanistan, induisant d’énormes pertes pour l’économie, selon L’Économiste. L’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) avait notifié l’usage non médical de cannabis au Maroc en 2019, en dépit du fait que le département d’État américain indique que l’activité représente environ 20 % du PIB.

D’après le rapport de l’institut Prohibition Partners, en 2017, les exportations emportaient 80 % de la production du cannabis au Maroc, tandis que les 20 % restants sont destinés à la consommation locale. Mieux, près de 800 000 personnes seraient employées dans cette activité illégale et 90 000 à 140 000 familles vivent de la culture et de la commercialisation du cannabis dans le nord du Maroc.

Tout ceci pourrait être utilisé pour booster l’économie si la loi sur la légalisation de la culture ou la régulation de la détention et la consommation du cannabis venait à être votée. Car, le cannabis brut ne coûte pas plus que 8 euros, mais une fois transformée en résine en Europe, il est cédé entre 3 000 et 17 000 euros. Le Maroc gagnerait à penser à des projets, pour une meilleure exploitation du cannabis pour des activités autres que la fabrication du haschich, pour le domaine médical et la santé, souligne l’enquête.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Cannabis

Aller plus loin

Maroc : le débat sur la légalisation du cannabis refait surface

La légalisation de la culture du cannabis demeure une préoccupation pour le Parti authenticité et modernité (PAM). Une députée de cette formation politique explique le...

Pourquoi la législation du cannabis s’impose au Maroc

Le Maroc gagnerait à légaliser la culture et la consommation du cannabis, d’autant que la répression a jusque-là fait flop. C’est du moins ce qu’a préconisé la Commission...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les transferts des MRE battent un nouveau record

Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint 9,45 milliards de dirhams à fin janvier 2025, en légère hausse de 0,5 % sur une année, selon les données de l’Office des changes.

Un coup de pouce bienvenu pour les commerçants marocains

Suite à la directive de Bank Al-Maghrib (BAM) publiée le 25 septembre 2024, qui plafonne désormais le taux d’interchange domestique à 0,65%, le Centre monétique interbancaire (CMI) a été contraint de s’aligner.

Maroc : la croissance économique s’accélère

Le Maroc a enregistré une croissance économique de 4,1 % au quatrième trimestre 2023, contre 0,7 % au cours de la même période de 2022, révèle le Haut-commissariat au plan (HCP).

Mondial 2030 : le vrai décollage économique pour le Maroc ?

L’organisation de la coupe du monde 2030 par le Maroc, le Portugal et l’Espagne, aura certainement un impact significatif sur le Produit intérieur brut (PIB) du Maroc qui pourrait se situer entre 3 et 5 %, affirme Zaki Lahbabi, DG de Transatlas Sport...

Séisme : l’économie marocaine touchée en plein cœur

Le puissant séisme qui a touché le Maroc dans la nuit du vendredi 8 septembre, n’a pas causé que des dégâts humains et matériels. Il affecte durement l’économie du royaume, en plein essor depuis une dizaine d’années.

Maroc : Trop de centres commerciaux ?

Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.

Pourquoi le Maroc ne sait pas profiter des MRE

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) boostent l’économie marocaine grâce à leurs transferts de fonds. Cependant, ils sont des leviers essentiels insuffisamment utilisés par le Maroc en raison de certains obstacles.

Maroc : après un fort rebond, l’économie devrait ralentir en fin d’année

L’économie marocaine, après un troisième trimestre 2024 en fanfare, devrait connaître un léger ralentissement de sa croissance au cours des prochains mois. C’est ce qu’indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans son dernier rapport.

Fitch Ratings note l’économie marocaine

Fitch Ratings, agence américaine de notation, a confirmé la note de défaut de l’émetteur à long terme du Maroc en devises étrangères (IDR) à ‘BB+’ avec perspectives stables.

MRE : des milliards qui boostent les banques, mais pas l’économie

Malgré leur hausse continue, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ne contribuent pas à la croissance économique du Maroc, révèle un récent rapport gouvernemental, notant que la part de ces fonds dédiée à l’investissement reste...