’Le Regard’, premier long-métrage en coproduction maroco-norvégienne

29 avril 2005 - 07h53 - Culture - Ecrit par :

Rédemption et introspection, c’est ce que propose de retracer et avec réussite le cinéaste Nour-Eddine Lakhmari à travers “Le Regard” son premier long métrage au Maroc. Rencontre entre le présent avec ses rivalités et des images brutales du passé ressurgissant de l’époque coloniale.
L’auteur-réalisateur propose des rétrospectives surprenantes passant d’un univers à un autre avec une indifférence fiévreuse.

Dans le film, le photographe français Albert Tueis se retrouve confronté à son passé. Après 50 ans, le personnage retourne en quête dans le Maroc profond pour retrouver des négatifs et déterrer des images stigmatisant un passé désavoué. Ce long-métrage regroupe en tête d’affiche Khalid Benchegra, Abdallah Didane et Hassan Skalli parmi les acteurs marocains et Jacques Zabor et Florian Cadiou du côté français.

Des prix internationaux pour courts-métrages

“Le Regard” est un film produit par Free Artists, une maison de production marocaine en collaboration avec les productions norvégiennes Filmhuset Produksjoner. La société Free Artists installée à Casablanca a été créée à Safi, ville où le film a été tourné. La maison travaille actuellement sur différents projets pour la télévision et pour le cinéma.
Le film a déjà été projeté en Norvège et a été largement apprécié et commenté favorablement dans la presse norvégienne. Au Maroc, on attend le verdict du public, dit Nour-Eddine Lakhmari. Le réalisateur est né à Safi et vit depuis presque 20 ans en Norvège où il travaille comme cinéaste. Plusieurs de ses courts-métrages ont remporté des prix internationaux. Ses scénarios traitent indifféremment de sujets autant norvégiens que marocains.
Le film “Le Regard” a été tourné avec un budget de 10 millions de DH, explique Aziz Nadifi, coproducteur et gérant de la société Free Artists. L’investissement est bien modeste en comparaison avec les grandes productions hollywoodiennes. Mais au Maroc, c’est une avancée consistante en considération avec un passé pas très lointain. Le wali de Doukkala-Abda a tenu à assister à l’avant-première du film organisée par l’ACL (association culture et loisirs) au cinéma Atlantide à Safi. C’était l’occasion de présenter au public “Tighaline” un groupe de jeunes talentueux rappeurs. Et avec une réalisation de Nour-Eddine Lakhmari, la société Epicita pour la production artistique musicale et audiovisuelle se propose de produire un album et un clip pour le groupe. Le jeune réalisateur ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. J’ai beaucoup de projets en tête, dit-il. En train de se développer, 2 téléfilms pour la télévision et un long métrage 100% norvégien et qui sera tourné en Norvège. Un autre film sur Casablanca aussi et qui aura sûrement pour titre l’Espoir, révèle le réalisateur.

Problèmes de production au Maroc

Des contacts sont en cours pour les financements du film qui tournera avec un budget, qui selon les premières estimations, sera d’environ 10 millions de DH, évalue Lakhmari. Ce dernier n’omet pas d’aborder le problème de la production au Maroc. Les cinéastes sont obligés d’aller chercher l’argent ailleurs. Et comme le coproducteur amène plus d’argent au Maroc, il devient majoritaire.
Du coup, c’est lui qui décide du projet. Le film marocain souffre de cette situation, dit-il. Des films marocains restent dans les laboratoires étrangers si le producteur européen n’est pas content. Le pourvoyeur a son mot à dire sur l’art artistique. Cette situation met des cinéastes dans une position inconfortable. De l’espoir malgré tout grâce à la nouvelle politique du Centre cinématographique marocain qui prévoit d’accorder un financement initial de 4 millions de DH. Ce n’est pas beaucoup, mais cette somme pourrait permettre d’être majoritaire dans un film. La coproduction est encore un grand problème pour le cinéma marocain, considère Lakhmari.

Mohamed RAMDANI - L’Economiste

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Sujets associés : Cinéma - Norvège - Noureddine Lakhmari

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