Maroc/Europe : Sarkozy pour un partenariat privilégié

29 mars 2005 - 12h05 - France - Ecrit par :

Le président de l’Union pour un Mouvement populaire (UMP) et ancien ministre français, Nicolas Sarkozy a appelé, lundi à Rabat, à instaurer un "partenariat privilégié cohérent géographiquement, stabilisateur politiquement et fructueux économiquement" entre l’Union Européenne (UE) et les pays méditerranéens, à leur tête le Maroc. Sarkozy animait une conférence sous le thème "Maroc-Europe : quel partenariat ?".

Il a ajouté que les résultats du processus de Barcelone à la fois au niveau politique et économique n’ont pas été à la hauteur des espérances des peuples de la région, ce qui nécessite, a-t-il dit, d’élaborer un partenariat " privilégié " basé sur deux piliers fondamentaux, à savoir la prospérité et la sécurité dans cette zone. La création d’une zone de prospérité a pour objectif, selon Sarkozy, d’assurer le développement économique des pays de la région basé sur la liberté du commerce, appelant à l’instauration d’un marché commun avec des tarifs extérieurs et des normes techniques et sanitaires communs. Le partenariat privilégié est devenu actuellement une urgence pour l’ensemble des pays de la région afin de faire face à la concurrence qu’exige la mondialisation, a-t-il dit, citant l’exemple de l’industrie du textile menacée par la concurrence chinoise après l’entrée en vigueur, le 1er janvier 2005, du démantèlement de l’accord multifibre. Il a appelé également à doter les pays de cette région d’une autorité unique qui servirait d’interlocuteur pour les négociations commerciales au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et permettrait aux pays de la zone euro-méditerranéenne de devenir la première force de négociations commerciales au niveau mondiale avec 750 millions d’habitant. La zone de sécurité nécessite quant à elle le développement d’une vision commune de lutte contre le terrorisme et la criminalité, a indiqué Sarkozy saluant à cet égard les efforts qu’il a qualifiés d’ "exemplaires " déployés par les autorités marocaines pour lutter contre ce fléau. D’après lui, la coopération entre les pays de la région doit s’étendre également à d’autres volets à savoir, la recherche, l’éducation et la culture. L’ancien ministre français a abordé aussi la question de l’immigration appelant à la définition d’une politique commune dans le souci de faire de l’immigration un élément positif pour tous les pays de la région. Ce partenariat privilégié est dicté également par les liens géographiques qui existent entre ces pays ainsi que le partage de plusieurs valeurs communes malgré la différence au niveau de l’identité culturelle, a-t-il poursuivi. Il a, par ailleurs, estimé que la problématique de l’eau pourrait être dans les années à venir un facteur d’unification entre les pays méditerranéens à l’instar du charbon qui a constitué un facteur d’union des pays européens après la deuxième guerre mondiale. A noter que cette conférence à laquelle ont assisté des personnalités de divers horizons entre dans le cadre des leçons inaugurales initiées par l’université Mohammed V de Rabat-Agdal.

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