Le ministère espagnol des Affaires étrangères, sous la houlette de José Manuel Albares, a retiré de son site internet une section consacrée au Maghreb et au Moyen-Orient. Auparavant, cette partie incluait l’engagement de l’Espagne pour...
Le Maroc commémore à partir de dimanche le trentième anniversaire de la « Marche verte », au cours de laquelle, le 6 novembre 1975, 350.000 Marocains emmenés par le roi Hassan II marchèrent sur le Sahara , colonisé par l’Espagne depuis 1884.
Il s’agissait pour le souverain marocain de libérer ce territoire de la présence espagnole, une opération préparée pendant plusieurs semaines alors que le chef de l’Etat espagnol, le général Franco, était à l’article de la mort.
Le 16 octobre 1975, la Cour de justice de La Haye, saisie par les Nations unies, rendait un avis consultatif dans lequel elle considérait qu’il existait « des liens juridiques d’allégeance entre le sultan du Maroc et certaines tribus du Sahara ». Elle précisait toutefois que, selon elle, rien « ne pouvait établir de lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara et le Royaume du Maroc ou l’entité mauritanienne ».
Le même jour, dans une déclaration radiodiffusée, Hassan II affirmait que la Cour de La Haye avait soutenu les revendications marocaines et annonçait le lancement de la « Marche verte » pour entrer en possession du territoire.
C’est ainsi que 350.000 hommes et femmes se sont rassemblés pendant plusieurs jours dans la ville de Tarfaya, à une trentaine de kilomètres de la frontière.
Le 6 novembre au matin, embarqués à bord de milliers de camions et d’autobus, uniquement armés de drapeaux marocains et du Coran, ils pénétrèrent au Sahara sans rencontrer de résistance.
Huit jours plus tard, l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie signaient les accords de Madrid, qui prévoyaient le retrait espagnol du Sahara avant février 1976, et le transfert de l’administration du territoire à Rabat et à Nouakchott, à titre provisoire. C’était sans compter sans un quatrième protagoniste.
En février 1976, le Front Polisario, créé trois ans plutôt pour revendiquer l’indépendance du Sahara, fondait la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Soutenu et armé par l’Algérie de Houari Boumedienne, le Polisario déclara la guerre au Maroc et à la Mauritanie.
En août 1979, la Mauritanie, exsangue financièrement, signait finalement un accord de paix avec les indépendantistes sahraouis et renonçait à toute revendication sur le Sahara, évacuant la portion méridionale du territoire qu’elle contrôlait. Celle-ci était aussitôt occupée par un Maroc peu désireux de voir le Polisario y installer sa République virtuelle.
La guerre s’est donc poursuivie avec le Maroc qui, selon les estimations, aurait dépensé entre trois et quatre milliards de dollars pour l’effort de guerre, mais aussi pour le développement du territoire.
Après des années de combat et la construction côté marocain, d’un »mur » de 2.000km pour empêcher les incursions du Polisario retranché en territoire algérien, un cessez le feu était conclu en 1991 et un accord trouvé entre le Maroc et le Front Polisario autour d’un règlement politique, qui devait déboucher sur un référendum.
En avril 1991, le Conseil de sécurité de l’ONU donnait alors son accord à la mise en place de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara (Minurso). Mais jamais les parties concernées ne trouveront d’accord pour l’organisation d’une telle consultation.
L’ancien secrétaire d’Etat américain James Baker, officiellement désigné en 1997 comme envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan pour le Sahara, démissionnera de son poste sept ans plus tard, après avoir constaté l’échec de ses différents plans de paix.
Aujourd’hui, la question du Sahara semble dans l’impasse, chaque camp se rejetant la responsabilité du blocage tandis que le conseil de Sécurité de l’ONU continue d’adopter tous les six mois des résolutions de quasi statu quo. Seule note d’espoir, les derniers prisonniers de guerre marocains ont enfin été libérés par le Polisario, après plus de 25 ans de captivité pour certains.
AP
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