Le Maroc s’attend à une légère accélération de son économie ce trimestre, avec une croissance prévue de 3,4 %, comparée à 3,2 % au trimestre précédent, selon les prévisions du Haut-commissariat au Plan (HCP).
Une année de tous les espoirs. C’est ainsi que commence l’édito de la dernière lettre du Centre marocain de conjoncture (CMC) pour résumer les perspectives de croissance et de développement pour l’année 2004. Assez pour dire combien cette année est cruciale. Le premier espoir est de renouer avec un cycle de croissance forte. Le démarrage prometteur de la campagne agricole consécutif à une bonne récolte céréalière et les performances des autres secteurs ouvrent des perspectives prometteuses, peut-on lire dans ce document.
L’embellie des finances publiques consolide ce processus. « Le grand espoir est de voir cette dynamique économique durer pour se traduire par des créations d’emplois qui ramèneraient le taux de chômage à des niveaux soutenables par l’économie et la société marocaines », souligne-t-on auprès du CMC. Le deuxième grand espoir est de faire de 2004 une année de sursaut en faveur de la mise à niveau du tissu productif national qui ne devrait pas se limiter aux seules grandes entreprises industrielles bien représentées dans les structures professionnelles.
L’allusion est faite aux petites et moyennes entreprises qu’il faudra accompagner avant de relever le challenge de la compétitivité. « Le succès de la mise à niveau de l’économie nationale dépend, dans une large mesure, des aptitudes des PME et de l’agriculture à adhérer à ce processus », précise-t-on dans ce document. Dans cette perspective, la mise à niveau de l’économie nationale, qualifiée par le CMC de vecteur de stabilisation d’une croissance forte, « devrait être érigée en priorité nationale avec la mobilisation conséquente des moyens nécessaires ». Le troisième grand espoir concerne l’accélération du rythme de réalisation des infrastructures économiques.
L’aboutissement urgent de l’autoroute Tanger-Marrakech conduirait à la promotion de l’investissement privé. Le parachèvement des autres infrastructures économiques comme l’autoroute Marrakech-Agadir et l’extension du port de Tanger renforcerait cette dynamique. Le quatrième espoir est lié à la nécessité de suivre et de développer le programme de logement social. Certes, la pacification d’une urbanisation forte et rapide passe par le succès des programmes d’habitat social mis en place. Mais de tels programmes devraient être accompagnés par une politique de développement rural qui conduirait à une véritable régulation des flux migratoires. Le cinquième espoir incite à l’approfondissement des réformes administratives et politiques.
La décentralisation de l’investissement bute toujours sur la pluralité des procédures malgré l’entrée en vigueur des Centres régionaux d’investissement. La déconcentration des secteurs administratifs n’évolue pas au même rythme que la décentralisation. Des réformes nouvelles en matière de déconcentration devraient amener l’administration à jouer son rôle de proximité, en tant que vis-à-vis crédibles aux collectivités locales. Celles-ci sont, de plus en plus, appelées à se doter du cadre et des instruments qui leur permettent de d’accomplir leur mission majeure de proximité : le développement local. Dans cette perspective, le rôle des élus est central. La formation du plus grand nombre d’élus et la moralisation de la gestion des affaires publiques constituent des exigences qui permettent d’améliorer les performances des collectivités locales. « Autant d’attentes et autant d’espoirs qui font de 2004 une année charnière tant pour la consolidation des réformes entreprises que leur initiation d’un rythme plus élevé d’exécution des programmes et, par conséquent, d’un processus de croissance économique soutenu », conclut-on dans l’édito précité. Reste à voir si ces espoirs vont concrètement se traduire sur le terrain, ou s’il faut encore attendre…à ses risques et périls.
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