France : des étrangers en règle menacés d’expulsion

16 mars 2025 - 10h00 - France - Ecrit par : S.A

En France, l’obtention et le renouvellement des titres de séjour sont soumis à de nouvelles conditions qui font polémique. Près de 20 000 personnes risquent de perdre leurs titres de séjour.

L’application avancée de la loi Darmanin sur les examens écrits de français, prévue pour juillet 2025 va porter préjudice à de nombreux étrangers vivant et travaillant en France qui souhaitent obtenir ou renouveler leurs titres de séjour. Ils doivent passer et réussir une épreuve écrite de la langue française. « Pour un titre de séjour de 2 à 4 ans, il faudra valider le niveau collège, pour une carte de 10 ans, le niveau lycée est requis et pour la nationalité française, un niveau universitaire est exigé », est-il précisé. L’étranger qui ne réussira pas à atteindre le niveau collège au bout de trois ans deviendra expulsable. Selon le ministère de l’Intérieur, près de 20 000 immigrés risquent de perdre leurs titres de séjour et 40 000 autres se verront refuser la carte de résident, rapporte France24.

À lire :Encore plus difficile d’obtenir des titres de séjour en France

Cette nouvelle règle fait polémique. Félix Guyon, délégué général de l’école Thot pour réfugiés et demandeurs et demandeuses d’asile, fait remarquer qu’il s’agit d’un niveau « beaucoup trop élevé pour la plupart des étrangers qui veulent demander la nationalisation ou un titre de long séjour en France ». Une enquête de France 2 montre d’ailleurs le degré de difficulté des niveaux requis pour la nationalité. La chaîne a demandé à 10 volontaires français de passer le test. Le constat est sans appel : « cinq parmi eux n’ont pas eu la moyenne à l’écrit, et deux ont complètement raté le test ». Si des Français ont raté l’épreuve pour obtenir leur propre nationalité, lorsque le français n’est pas la langue maternelle d’une personne, les chances de réussite sont maigres, explique le délégué général de l’école Thot, qui aide les étrangers à se préparer à l’examen.

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Pour réussir cette épreuve, « il faut compter de 2 000 à 3 000 heures en termes d’apprentissage du français. C’est vraiment inatteignable », estime-t-il.

300 000 personnes en situation régulière en France seront soumises à ces nouveaux tests de langue qui seront mis en place avant fin 2025. Se soustraire est synonyme de perte de titre de séjour.

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