L’apparition d’une actrice israélienne dans une série déclenche la colère des Marocains

La participation de l’actrice israélienne d’origine marocaine, nommée Eva Kadosh, à la série « Nas El Mellah » dérange. Cette ancienne militaire connue pour son soutien de l’armée israélienne dans la guerre en cours à Gaza campe le rôle de « Messouda », une juive résidant à Essaouira et appréciée pour sa personnalité chaleureuse, dans cette série qui se déroule dans le quartier Mellah de la ville d’Essaouira, où vivent plusieurs familles musulmanes et juives, dont la famille de Hajj Ibrahim et sa voisine, Messouda. Elle attend le retour de sa nièce Janine, venue du Canada, qui s’efforce de restaurer la maison de sa mère et de résister aux convoitises d’un courtier cherchant à s’en emparer.

Alors que les producteurs de la série affirment qu’elle vise à illustrer la diversité du tissu social marocain et la coexistence qui a toujours caractérisé le royaume entre juifs et musulmans, Aziz Hannaoui, membre de l’Observatoire marocain de lutte contre la normalisation, voit dans cette série une simple « propagande cherchant à légitimer les sionistes d’origine marocaine ». La diffusion de la série, au même moment que la guerre de génocide à Gaza et au Liban, revient à « embellir l’image des sionistes meurtriers », a-t-il déclaré à Al Jazeera. Il a fait savoir que l’Observatoire suivait les activités d’Eva Kadosh depuis des années et qu’elle n’était pas connue pour être actrice, mais plutôt pour partager des recettes de cuisine marocaine sur les réseaux sociaux, qu’elle attribuait à Israël.

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Cette femme, qui prétend résider à Marrakech, vit en réalité à Tel-Aviv et n’a obtenu sa carte d’identité nationale marocaine et son passeport marocain qu’à la mi-2022, a-t-il ajouté, avant de préciser qu’elle a publié sur ses réseaux sociaux des photos avec le chef d’état-major de l’armée israélienne et l’officier du Mossad, Sam Benchetrit, ainsi que des images de missiles et d’obus avec comme légende : « J’espère que ces missiles vous frapperont directement ». Elle a également accompagné l’une de ces photos du commentaire : « Je vous envoie un salut et un adieu », tout en publiant des messages appelant à effacer Gaza et soutenant l’armée israélienne dans ce processus. Hannaoui a en outre fait savoir que l’Observatoire avait documenté ces photos et messages avant qu’Eva ne les supprime.

Aux yeux du journaliste marocain Mustafa Elfanne, cette série est « suspecte ». Son message est « injurieux pour le pays », dénonce-t-il dans un post sur sa page Facebook. Il estime qu’il s’agit d’un appel aux juifs ayant quitté le Maroc de revenir avant qu’il ne soit trop tard, car les Marocains musulmans sont prêts à s’emparer de leurs biens et terres. Elfanne n’a pas manqué de s’adresser au scénariste et à la chaîne 2M : « Que Dieu ne leur pardonne pas, car ils ont choisi le mauvais moment pour redorer l’image d’une colone israélienne de Tel-Aviv, dont le seul souhait dans la vie est d’effacer Gaza de la carte et de tuer tous ses habitants ».

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Également indigné, le Front marocain de soutien à la Palestine et de lutte contre la normalisation a appelé à une manifestation mardi prochain devant le siège de la chaîne 2M à Rabat pour demander l’arrêt de la diffusion de cette série. De son côté, le producteur de « Nass el Mellah » affirme que tout ce qui est publié est une tentative de ternir l’image de l’actrice et de nuire à sa réputation. L’actrice israélienne Eva Kadosh, participant à cette série, a été victime de tentatives de diffamation, a déclaré Ahmed Bouaroua dans une interview accordée à Assabah.

Il a également précisé qu’Eva, née à Rabat et résidant à Marrakech, est fière de sa marocanité, possède une carte d’identité nationale marocaine et croit en la coexistence entre tous les Marocains, quelle que soit leur religion ou origine. Le producteur a assuré qu’il est contre le sionisme. « Notre roi est le président du Comité Al Qods, et mon pays est l’un des plus grands soutiens de la cause palestinienne. Cependant, je soutiens le Marocain musulman, juif, chrétien, amazigh et arabe », a-t-il ajouté.