Faux procès-verbal et trafiquant détenu au Maroc : François Thierry jugé à Lyon

23 septembre 2024 - 07h00 - France - Ecrit par : S.A

Accusé d’avoir rédigé un faux procès-verbal de garde à vue pour justifier l’extraction de prison, en avril 2012, de Sofiane Hambli, un gros trafiquant de cannabis recruté comme informateur, aujourd’hui détenu au Maroc où il purge depuis 2022 une peine de vingt ans, François Thierry, ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) de 2010 à 2016, comparait ce lundi devant la cour criminelle du Rhône.

Après la validation en juillet par la Cour de cassation de son renvoi pour « faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique » et « destruction de preuves », l’ancien chef de l’office anti-stups comparaît du 23 au 27 septembre devant la cour criminelle du Rhône, rapporte Sud Ouest. François Thierry risque 15 ans de réclusion criminelle. « Mon client a un sentiment d’injustice, ce procès est une honte », estime son avocat Francis Szpiner qui plaidera l’acquittement. Il ajoutera : « La fausse garde à vue n’a causé de tort à personne et a eu lieu avec la bénédiction du parquet de Paris ».

L’ex super-flic, 56 ans, est accusé d’avoir rédigé un faux procès-verbal de garde à vue pour justifier l’extraction de prison, en avril 2012, d’un gros trafiquant de cannabis, Sofiane Hambli, recruté comme informateur. Recherché en France où il était accusé d’avoir importé sept tonnes de cannabis à l’origine de l’éviction de l’ex-patron de la lutte antidrogue, celui-ci avait été arrêté au Maroc en octobre 2021, où il purge depuis 2022 une peine de 20 ans.

À lire :Maroc : 20 ans de prison pour le Franco-algérien Sofiane Hambli

Le 17 octobre 2015, des douaniers avaient découvert sept tonnes de cannabis dans des camionnettes garées boulevard Exelmans à Paris (XVIe), au pied d’un immeuble habité par Sofiane Hambli. Cette grosse prise est à l’origine du déclenchement d’une vaste affaire touchant aux méthodes de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) et de son responsable François Thierry. Selon l’enquête, la drogue était arrivée en France dans le cadre d’une livraison surveillée, opérée par l’Ocrtis avec l’aide du trafiquant franco-algérien.

L’ex super-flic est soupçonné d’avoir favorisé l’importation de la marchandise sans avoir informé totalement l’autorité judiciaire des modalités de l’opération, ni de sa proximité avec cet informateur qu’il gérait en direct.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Prison - Trafic - Cannabis

Aller plus loin

Maroc : 20 ans de prison pour le Franco-algérien Sofiane Hambli

Accusé de trafic international de drogue, blanchiment d’argent et séquestration, le Franco-algérien Sofiane Hambli vient d’être condamné par la justice marocaine à 20  ans de...

Qui est Sofiane Hambli, le Français arrêté au Maroc ?

Le Français d’origine algérienne arrêté dans une clinique de Tanger, au Maroc vendredi dernier a pour nom Sofiane Hambli. Personnage-clé du scandale de l’importation en France...

Le Maroc refuse l’extradition en France du baron de la drogue Sofiane Hambli

Le Maroc a refusé la remise temporaire du baron de la drogue Sofiane Hambli arrêté en octobre 2021 dans une clinique de Tanger à la France. Par conséquent, son procès qui devait...

Maroc : la justice annule un procès-verbal dressé via WhatsApp

Le tribunal de première instance de Ouarzazate a acquitté un conducteur accusé d’excès de vitesse, jugeant irrégulier le procès-verbal de constat de l’infraction, établi via...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : un ministre veut des toilettes pour femmes dans les tribunaux

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’est indigné face à l’absence de toilettes pour les femmes dans les tribunaux, ce qui selon lui constitue un « véritable problème » pour les détenues.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Affaire de viol : Achraf Hakimi devant le juge

L’international marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a eu affaire à la justice ce vendredi matin, en lien avec une accusation de viol portée contre lui.

Prison : le Maroc explore les « jour-amendes »

L’introduction du système de jour-amende dans le cadre des peines alternatives pourrait devenir une réalité au Maroc. Une loi devrait être bientôt votée dans ce sens.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

ADN au Maroc : vers un fichage incontrôlé ?

L’utilisation à des fin illégales des empreintes et des échantillons d’ADN des Marocains, prélevés dans le cadre des enquêtes criminelles, préoccupe des parlementaires qui ont interpelé le gouvernement à ce sujet.

Un MRE expulsé après 24 ans en France

Un ressortissant marocain de 46 ans, résidant en France depuis 24 ans, a été expulsé en février dernier, suscitant l’émoi et soulevant des questions quant à l’application de la loi Darmanin sur l’immigration.