"C’était un procès important, le premier en liaison avec ces attaques et nous sommes satisfaits que l’accusé ait eu la peine la plus grave possible", a déclaré le porte-parole du département d’Etat Richard Boucher.
"Les Etats-Unis pensent que les terroristes devraient être traduits en justice pour leurs crimes, particulièrement les crimes aussi haineux que les attaques terroristes du 11 septembre à New York, Washington et en Pensylvanie", a-t-il ajouté dans un communiqué.
Le Marocain a été condamné mercredi à Hambourg à 15 ans de prison. C’est le premier individu à être jugé au monde pour les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. L’étudiant de 28 ans a été reconnu comme faisant partie des membres fondateurs de la cellule de Hambourg, la base arrière du commando des kamikazes du 11 septembre.
Il s’agit de la peine maximale prévue par la loi allemande pour ce chef d’accusation. Il a également été reconnu coupable de "participation à une organisation terroriste", "tentative de complicité de meurtres" et "blessures corporelles graves".
"Au nom du peuple, nous avons estimé que l’accusé Mounir El Motassadek était coupable de ces chefs d’accusation", a indiqué le président de la Cour d’assises, Albrecht Mentz, devant le public séparé de la Cour par une vitre.
L’accusé a appartenu à la cellule de Hambourg "depuis sa fondation", a affirmé le président de la Cour. Il n’a jamais été question de l’impliquer directement dans la réalisation des attentats mais son rôle était de "protéger les arrières des membres du commando" et de faire en sorte que leurs absences ne soient pas remarquées à Hambourg, a estimé M. Mentz.
Pour le président de la Cour d’assises, El Motassadek "était au courant des circonstances exactes des attentats et il soutenait ce plan". Le Marocain a donc participé et laissé commettre en connaissance de cause le meurtre de milliers de personnes, a-t-il ajouté.
En prononçant la peine maximale, la Cour a suivi les réquisitions du Parquet fédéral allemand et du Parquet de Hambourg, et les demandes des avocats de la partie civile, qui représentent 21 proches des victimes. Les deux avocats du Marocain avaient demandé l’acquittement.
La police allemande avait totalement encerclé le tribunal pour le verdict. Au cours de ce procès sous haute sécurité, qui aura duré près de quatre mois, El Motassadek a reconnu avoir fréquenté dans le grand port allemand trois des kamikazes, l’Egyptien Mohammed Atta (le chef de la cellule de Hambourg considéré comme le leader du commando), l’Emirati Marwan Al-Shehhi et le Libanais Ziad Jarrah. Mais il n’a cessé de nier avoir été au courant de leurs projets d’attentats.
Les procureurs ont également interprété la présence de l’accusé dans un camp en Afghanistan en 2000 comme un signe de son "intégration complète" dans la cellule de Hambourg. Alors qu’il l’avait nié lors de l’instruction, le Marocain a reconnu au début du procès avoir séjourné dans un tel camp.
La seule autre personne au monde inculpée pour les attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington est le Français Zacarias Moussaoui, détenu aux Etats-Unis, dont le procès a été repoussé sine die mercredi dernier.
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