Partis en voyage de noces à Marrakech Younass Boukhtam, 26 ans, et Samira Ghanmi, 22 ans, ne reviendront plus en France. Leurs corps ont été retrouvés dans les décombres suite au puissant séisme qui a frappé une partie du Maroc le 8 septembre et fait plus de 2862 morts et 2501 blessées. Ces deux habitants de Meaux (Seine-et-Marne) font partie des quatre victimes françaises de la catastrophe. « Le premier choc a été l’annonce du tremblement de terre. Au moment où nous l’avons appris, nous avons commencé à tenter de contacter nos fidèles qui étaient au Maroc, pour prendre de leurs nouvelles, se souvient Radoine Khorchi, 43 ans, président de l’association Centre islamique Al Badr qui gère la mosquée auprès du Parisien. On a essayé de ne pas dramatiser tout de suite en attendant d’avoir des nouvelles sûres. »
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Alors que la famille du couple de bénévoles de la mosquée Al Badr restée à Meaux angoissait une photo des jeunes mariés a été diffusée sur les réseaux sociaux sous forme d’avis de recherche. Elle sera retirée quelques instants après. « Ce fut particulièrement dur pour eux qui étaient dans l’angoisse », s’exclame Zeynab, 23 ans, bénévole du lieu du culte. Quelques heures plus tard, les proches et amis du couple apprennent la triste nouvelle. « Le téléphone de Samira a été géolocalisé samedi sur un site proche de Marrakech où il ne restait que des débris des constructions. Les corps des deux jeunes mariés ont été sortis des décombres quelques heures plus tard », souffle Radoine Khorchi. Les proches du couple se sont tout de suite rendus sur place, les deux victimes étant originaires d’Oujda, ville située dans l’est du Maroc.
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À Meaux, l’émotion était grande. « Depuis l’annonce, on est passés par toutes les phases : le déni, la colère, l’incompréhension. Ils étaient tous les deux très investis dans la vie de la mosquée. J’étais plus proche de Samira qui avait toujours le sourire. Elle participait à mes côtés aux animations du pôle femmes de la mosquée. Elle s’occupait souvent de la préparation de pâtisseries. Elle avait une certaine aura. Samira avait la confiance des adolescentes de l’association, qui l’écoutaient », détaille Zeynab. « C’était quelqu’un de très gentil et très respectueux. Tout le monde l’aimait bien, particulièrement les anciens fidèles de la mosquée. Il venait tout le temps à la prière du matin. C’était quelqu’un de très croyant. Mon frère était ami avec lui, et c’était quelqu’un qui tirait toujours vers le haut. […] Quand ses amis du quartier ont appris sa mort, ils ont pris l’avion directement », décrit Younass, entrepreneur dans l’automobile.
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Les obsèques de Younass et Samira ont eu lieu lundi au Maroc. La mosquée Al Badr entend rendre hommage au couple dans les prochains jours, et apporter du soutien aux rescapés. « Nous attendons de pouvoir nous coordonner avec la mairie pour organiser un événement conjoint », précise Radoine Khorchi.