L’achat de logements au Maroc pourrait bien connaître un nouveau souffle. Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’habitat et de la Politique de la ville, a laissé entendre que des dispositions...
Initiée il y a quelques années, la politique des villes nouvelles commence à porter ses fruits. En effet, les deux premières villes, Tamesna et Tamansourt, commencent à accueillir leurs premiers habitants. « Pour la ville de Tamesna (NDLR, dans la région de Rabat), c’est une question de jours avant que les premiers habitants ne commencent à s’y installer », souligne Najib Lahlou, membre du directoire du holding public d’aménagement Al Omrane.
Les premières livraisons portent sur 3000 logements, mais ce sont plus de 16.000 habitations qui sont déjà en chantier. La ville, qui s’étend sur 850 ha pour 54.000 logements, dont 10.000 pour le recasement des bidonvillois, requiert un budget global de 21 milliards de DH. Outre les travaux, la commercialisation va aussi bon train puisque les 16.000 logements mis en chantier ont déjà été vendus.
Les infrastructures ne sont pas en reste. Les équipements d’approvisionnement du premier noyau de la ville en eau potable ainsi que les réseaux d’électricité et de téléphone ont été achevés l’année dernière. « Les infrastructures déjà réalisées pour le premier noyau devront quant même être renforcées par d’autres travaux hors site lorsque le nombre des habitants de la ville nouvelle dépassera les 100.000 » , tient-on à préciser auprès de l’aménageur public.
A terme, la ville de Tamesna devrait accueillir 250.000 habitants. « Outre les logements, nous avons prévu plusieurs dizaines d’hectares pour les espaces verts, les services publics et les activités économiques », ajoute M. Lahlou. Ainsi, 70 ha sont réservés aux services publics. Une première école primaire est déjà en service, une deuxième et un collège sont en construction. En outre, un hôpital public devrait incessamment être mis en chantier. L’aménageur public a réservé plus de 70 autres ha aux activités économiques. « D’ailleurs une zone industrielle est prévue sur une superficie de 18 ha à l’intérieur même de la ville nouvelle » , souligne-t-on auprès d’Al Omrane.
Last but not least, la ville sera également dotée d’un poumon naturel s’étendant sur plus de 100 ha grâce notamment à la forêt de chênes qui avoisine les habitations.
Plusieurs villes réfléchissent à des projets
Tamansourt, dans la région de Marrakech, constitue l’autre grand succès de ce programme. Depuis lundi 23 février, elle a commencé à accueillir ses premiers habitants. « Cette ville nouvelle a connu un engouement puisque nous avons dû faire face à un peu plus de 2 demandes en moyenne pour un logement », souligne-t-on auprès d’Al Omrane. Ce succès a même conduit l’aménageur public à créer une société spécialisée pour gérer cette nouvelle ville.
D’ailleurs, pour répondre aux nombreuses demandes d’acquisition, cette ville connaîtra une extension. Ainsi, 700 ha y ont été ajoutés pour arriver à un total de 1900 ha. Ce qui porte le nombre des logements de cette ville nouvelle à 58.000. « Cette extension se répartit en trois segments. La première est destinée à l’habitat et la seconde à une activité touristique. La troisième partie est, quant à elle, réservée à une activité offshore », explique M. Lahlou d’Al Omrane. Pour ce qui est des infrastructures primaires, « elles sont déjà terminées et plus de 10.000 logements ont déjà été livrés », poursuit M. Lahlou.
Le succès de ces deux villes nouvelles a poussé les autorités de plusieurs villes à mener une réflexion dans ce sens. En février 2006, trois villes nouvelles supplémentaires ont été annoncées. La première partie de Lakhyayta a été mise en chantier en 2008. Elle s’étend sur 1300 ha et devrait abriter plus de 55.000 logements avec une zone d’activité qui s’étend sur 160 ha avec tous les types d’habitations. Le tout pour un investissement global de 25 milliards de DH.
Cette année, c’est une autre ville nouvelle qui voit le jour dans les environs de Tanger Med. Et au lieu de Melloussa, c’est le nom de Charafate qui lui a été donné. Elle s’étendra sur 1300 ha pour 30.000 logements et un investissement de l’ordre de 24 milliards de DH. « Charafate, dont les travaux viennent d’être lancés, offre l’avantage de proximité avec Tanger Med et le site industriel de Melloussa qui est censé accueillir l’usine de Renault » , indique M. Lahlou.
Une autre ville nouvelle du côté d’Agadir (son nom est Taggadirte, mais il pourrait bien changer) est actuellement à l’étude. Elle devrait s’étendre sur près de 1000 ha pour plus de 44.000 logements et un investissement global de 24 milliards de DH. « Nous sommes encore au stade des études. Les travaux devront démarrer vers la fin 2009 », soutient M. Lahlou. En gros, les 5 villes nouvelles déjà lancées permettront d’atténuer le déficit en logements en proposant plus de 250.000 logements d’ici 2012. Soit plus de la moitié des 365 000 logements annoncés sur la même période par le ministère de l’habitat et de l’urbanisme
Focus : Neuf zones nouvelles ouvertes cette année
Outre les villes nouvelles, Al Omrane s’est également engagée sur d’autres chantiers tels que le pôle de développement urbain à Al Aroui (dans la région de Nador). « Ce projet est réalisé en partenariat avec la CGI et la municipalité d’Al Aroui. Il vise à développer, dans cette région où la qualité urbanistique et architecturale laisse à désirer, une expérience pilote destinée à relancer le niveau d’urbanité dans la région de Nador », souligne Najib Lahlou, membre du directoire d’Al Omrane. Pour ce quartier, l’aménageur et la CGI prévoient la construction de 21.000 logements tous segments confondus pour un investissement global de 14,5 milliards de DH.
Par ailleurs, l’année dernière a connu l’émergence des zones nouvelles d’urbanisation (ZUN). Selon M. Lahlou, le holding public d’aménagement a mis en chantier une douzaine de ZUN qui s’étendent sur plus de 1900 ha (150 ha par zone) en 2008. « Pour cette année, 9 zones d’une superficie globale de 1200 ha seront mises en chantier dans plusieurs villes comme Larache, Settat, Agadir, Safi et Meknès », conclut M. Lahlou.
Source : La vie éco - Naoufal Belghazi
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