Une enquête dévoile la pollution importante de certains villages marocains où sont déchargés des résidus miniers. BMW, Renault et la Managem, grande entreprise minière marocaine, sont pointés du doigt.
« Personne ne sortira indemne de cette crise ». Les mots tombent comme un couperet de la bouche de Carlos Ghosn, PDG du groupe Renault-Nissan. De là, toutes les extrapolations sont possibles. Le magazine hebdomadaire français « L’usine nouvelle » a été le premier à renchérir en titrant dans son dernier numéro, sous le sceau de l’exclusivité, « Renault va reporter son projet d’usine marocaine ».
Contacté par L’Economiste, le constructeur réaffirme que son projet industriel à Tanger n’est pas remis en question. Le site sera opérationnel fin 2010, comme prévu initialement. « Les travaux de terrassement se poursuivent, même s’ils sont ralentis par les intempéries depuis un mois. Et les travaux de construction du centre de formation débuteront comme prévu au printemps 2009 », affirme la direction chargée de la presse du groupe.
Toutefois, le groupe franco-nippon n’exclut pas la possibilité de voir la production des véhicules quelque peu retardée. « Mais l’Alliance et l’Etat marocain mettront tout en œuvre pour que le projet ne soit pas trop affecté par la conjoncture internationale », rassure-t-on. Pour l’heure, rien ne permet d’en évaluer l’impact.
Des discussions sur la stratégie à adopter sont en cours. En attendant les résultats, Ahmed Reda Chami temporise et affirme que l’information publiée par le magazine français « n’est qu’une fausse rumeur ». Un démenti officiel devrait être publié dans les prochains jours.
Le projet Renault-Nissan est solide et devrait permettre au groupe de retrouver un nouveau souffle. En clair, il est d’importance dans le plan de développement du constructeur français. Chami admet cependant que « c’est tout à fait normal que Renault-Nissan parle de sécuriser son plan de financement, vu la crise actuelle ». Rien, même pas les prévisions du patron de Renault-Nissan, qui s’attend à une crise durable du secteur, ne semble entamer la confiance du ministre. Il reste convaincu que le constructeur maintiendra son plan d’investissement au Maroc, estimé à 600 millions d’euros.
Calqué sur le modèle de l’usine indienne de Renault-Nissan de Chennai, le site de Tanger « produira 200.000 véhicules dans un premier temps et 400.000 à terme ». A noter toutefois que la contre-performance de la Logan sur le marché indien a poussé le constructeur à se limiter à une seule ligne de production au lieu des deux programmées initialement. « Cela n’a rien à voir avec le projet de Tanger », tient à préciser un équipementier marocain, qui a requis l’anonymat. En tout cas, sur le marché du CKD au Maroc, la Logan trône sur la première marche du podium depuis son lancement. Ses ventes cumulées à fin novembre dernier se montent à 13.446 unités.
Source : L’Economiste - Bachir Thiam
Ces articles devraient vous intéresser :