Les néo-protestants font la Une de « Le Journal Hebdomadaire » (LJH), un important magazine marocain. Au travers de ce dossier consacré à cette vague néo-conservatrice, les titres chocs déferlent autant qu’ils étonnent. « Le Maghreb n’échappe plus à leur zèle » , « Le Maroc assailli par les néo-protestants US » , « Les évangéliques inquiètent l’Istiqlal »…etc.
Le dossier réalisé est un travail journalistique étonnamment bon dans l’ensemble. Les articles partent d’un sentiment positif. « Il ne s’agit pas dans cette démarche journalistique de stigmatiser des gens qui, dans le cadre de la liberté de conscience, ont choisi une voie spirituelle différente de celle de la majorité de leurs compatriotes. Mais il s’agit de définir la dimension sociologique d’un phénomène qui tend à prendre de l’ampleur dans notre pays ». Quelques exagérations ou mauvaises perceptions sont à noter (NDLR – Notamment l’article intitulé : « Comment les missionnaires sont formés »), mais ces dernières sont des détails quasi-insignifiants en comparaison aux dossiers habituels consacrés aux évangéliques.
Loin d’être un fait divers, « ils seraient des milliers à avoir embrassé la foi du Christ. Enquête au cœur d’un phénomène de société » sous-titre l’hebdomadaire sur sa couverture. Cette forte présence évangélique, caractérisée par un accroissement considérable, est un fait nouveau. Le Maroc a de tout temps été confronté à une volonté évangélisatrice, mais celle-ci était d’essence européenne et de tendance catholique. Les marocains voit en l’Eglise protestante, la seule à avoir opté pour une « stratégie missionnariste » destinée à amener les populations musulmanes de souche à rencontrer le Christ.
Ces néo-protestants baptistes anglo-saxons sont sur le sol marocain depuis une dizaine d’années et sont issus de la bourgeoisie. Pour des raisons évidentes, les lieux de culte sont principalement clandestins et chaque croyant vit sa foi dans un secret plus ou moins prononcé. Les petites cellules parsemées sont pour la plupart dirigées par des pasteurs provenant de l’étranger. « Des centaines de cellules, disséminées à Casablanca, Tanger, Rabat et Marrakech compteraient des milliers d’adeptes dont le nombre aurait déjà dépassé celui de la communauté juive » précise le dossier.
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