Un islamiste marocain soupçonné d’être un théoricien d’un groupe intégriste "impliqué" dans les attentats du 16 mai à Casablanca, a été déféré samedi au parquet pour "incitation à la violence", a indiqué lundi le procureur de Casablanca.
Mohamed Fizazi "est considéré comme étant un théoricien de la Salafia Jihadia", groupe "impliqué" dans les attentats du 16 mai - qui ont fait 43 morts à Casablanca, a affirmé le procureur cité par l’agence marocaine Map.
"Mohamed Fizazi, alias Abou Mariam, fait partie des personnes qui répandent les idées extrémistes incitant au jihad et à la violence", a souligné le procureur.
Ancien instituteur à Tanger (nord), Mohamed Fizazi (54 ans), a été pris à partie par plusieurs journaux pour avoir "désigné des cibles" pour de nouveaux attentats et adressé des "messages codés" aux terroristes, dans une interview publiée le 27 mai dans le journal arabe Asharq Al Awsat.
Dans l’interview incriminée, Mohamed Fizazi affirme condamner les attentats du 16 mai, mais souligne son refus des "explications" officielles des mobiles des kamikazes, estimant qu’ils ont visé "des intérêts israéliens et occidentaux".
Leur action s’inscrirait "dans le cadre de la guerre ouverte entre les groupes combattants à l’extérieur du pays (le Maroc) et l’Amérique et ses alliés", a-t-il ajouté.
"Si les kamikazes voulaient attaquer les Marocains en tant que Marocains (...) ou l’Etat ou la démocratie, ils auraient fait exploser les souks et les gratte-ciel", a affirmé Mohamed Fizazi en énumérant d’autres cibles, notamment une télévision publique et deux quotidiens de gauche.
Mohamed Fizazi "indique, avec une authentique expertise, les vraies cibles qui pourraient intéresser de nouveaux kamikazes, malgré de maladroites prudences langagières et effets rhétoriques inutiles", avait écrit le 29 mai le quotidien Aujourd’hui Le Maroc (indépendant).
AFP
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