L’avocat de membres présumés du réseau al Qaïda, détenus au Maroc, affirme que ses clients ont été torturés afin de leur extorquer des aveux sur leur participation à la préparation d’attentats.
"Ils ont tous été soumis à des formes diverses de torture physique, à des agressions verbales, des blasphèmes. Les voiles des femmes ont été arrachés. On les a forcés à avouer", a déclaré Taoufik Msaef dans une interview au journal Ashark al-Aousat, publié à Londres.
Les trois Saoudiens et quatre Marocains, parmi lesquels trois jeunes femmes, ont été arrêtés en mai et juin. Ils sont accusés de "conspiration criminelle, tentative d’homicide, tentative de sabotage à l’aide d’explosifs et usage de faux documents".
Selon les enquêteurs, les sept membres présumés de l’organisation d’Oussama Ben Laden préparaient des actions contre des bateaux américains et britanniques dans le détroit de Gibraltar.
Ils sont emprisonnés à Casablanca. Selon un groupe marocain de défense des droits de l’homme, leurs conditions de détention sont très rudes et ils sont menottés en permanence.
Prié de dire si ses clients avaient admis leur appartenance à al Qaïda, que les Etats-Unis tiennent pour responsable des attentats du 11 septembre à New York et Washington, Me Msaef souligne que l’appartenance au réseau Ben Laden "ne constitue pas un crime, selon la loi marocaine".
"Les trois Saoudiens, comme beaucoup de jeunes de la nation islamique qui se sont dressés pour combattre l’occupation soviétique en Afghanistan, ont été membres d’al Qaïda. Mais, depuis, ils ont pris leurs distances et sont venus s’installer au Maroc", précise-t-il.
Un responsable du ministère marocain de l’Intérieur s’est refusé à tout commentaire sur les déclarations de l’avocat mais a souligné que les trois Saoudiens "étaient impliqués dans le réseau al Qaïda et avaient été arrêtés parce qu’ils préparaient des attaques terroristes".