Joe Biden va-t-il perdre l’électorat musulman ?
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Au regard de l’avance de Joe Biden dans les sondages pour la présidentielle, le doute s’installe dans le royaume par rapport à ses intérêts. Deux spécialistes en géopolitique et relations internationales à savoir, le politologue et professeur de droit, Mustapha Sehimi, et le directeur de l’Institut marocain des relations internationales, Jawad El Kardoudi, ont décrypté cette actualité.
La préférence entre Trump et Biden pour préserver les intérêts du royaume n’est pas facile. Ainsi, les deux spécialisés, interrogés par h24info, sont unanimes sur le fait que la réélection de Trump serait une continuité, vu l’harmonie qui règne entre Washington et Rabat depuis que Trump est à la Maison-Blanche. Leur analyse met en avant notamment l’achat des armes. Par rapport à Biden, Mustapha Sehimi indique qu’il ne pourra pas évacuer les liens historiques entre les deux pays. Il pourrait y avoir d’un point de vue diplomatique, des ajustements, des points de divergence qui pourront polariser un autre climat bilatéral. Quant à Jawad El Kardoudi, il a rappelé que depuis son accession à l’indépendance, le Maroc a toujours été en bons termes avec les États-Unis. Ainsi, en ce qui concerne Biden, il n’y voit pas une menace en se fondant sur les positions davantage très favorables du Maroc quand Clinton était président.
Sur la question du duo Biden-Kamala Harris pouvant constituer un danger pour le Maroc, Mustapha Sehimi pense qu’avec Biden, les réseaux hostiles au Maroc vont se rassembler notamment sur la question du Sahara marocain, surtout avec la nièce de Robert Kennedy, Mary Kerry Kennedy, militante « activiste » des droits de l’homme qui va probablement reprendre du service. Une hypothèse approuvée par Jawad El Kardoudi, vu que le contexte favorable à l’époque de Clinton et de sa femme. Ainsi, il est urgent de se préparer à connaître les personnalités influentes du parti Démocrate, prendre des contacts avec le congrès, ayant une importance primordiale dans le système politique américain, afin d’essayer de préparer le terrain si éventuellement les démocrates gagnent, a estimé M.El Kardoudi.
En ce qui concerne l’évaluation du premier mandat de Trump et ses conséquences sur les intérêts du Maroc, plusieurs actions ont été menées, a affirmé M.Sehimi. Au nombre de ces actions figurent, le renouvellement du Millénium Challenge Coopération Compact II en 2017 et l’accord de libre échanges signé en 2006. Il y a aussi la présence de 160 entreprises américaines au Maroc, la visite d’Ivanka Trump, la fille du président américain dans le royaume et biens d’autres. De plus, la coopération militaire est optimale. Sur le plan géopolitique, Washington salue le rôle du Maroc dans la région du Maghreb, notamment dans l’espace sahélo-saharien, la lutte antiterroriste et le « Made in Morocco » favorable à la coexistence religieuse et au dialogue interreligieux.
La réélection de Trump pourrait être un facteur favorable pour normaliser les relations du Maroc avec Israël, ont confirmé les deux interviewés. Cependant, avec les pressions fortes faites sur le Maroc du fait que Donald Trump a pris 100% position pour Israël, M. Kardoudi estime que le Maroc ne va pas signer, même si Trump est réélu. Sans oublier que le problème palestinien est très sensible au Maroc. Ainsi, la décision de normaliser avec Israël sans résoudre le problème palestinien est un risque, a conclu Jawad El Kardoudi, fait savoir h24info.
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