Le Maroc règle les derniers détails pour l’accueil des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans le cadre de l’Opération Marhaba 2024. Cette année, les préparatifs ont démarré plus tôt que prévu, la célébration de l’Aïd al-adha oblige.
Lancée officiellement il y a quelques jours par le ministre de l’Equipement et du Transport, l’opération du transit des MRE revêt un aspect particulier. Les autorités qui supervisent l’opération seront, en effet, contraintes de faire rimer la fermeté, que dicte la situation que vit actuellement notre pays, avec la bienveillance exigée pour recevoir dans de bonnes conditions près de 2,5 millions de marocains résidant à l’étranger. Le lien de plus en plus explicite des attentats de Casablanca avec des milieux étrangers impose un contrôle rigoureux aux différents points d’accès à notre pays. Ainsi le souci sécuritaire qui s’impose lors de cette opération ne devrait pas, espère-t-on, prendre le dessus sur le caractère hautement humanitaire du Transit 2003. Outre cet aspect sécuritaire, dicté par la conjoncture actuelle, certains problèmes relevés l’année dernière, doivent être surmontés.
Il s’agit notamment, comme le reconnaissent certaines sources proches de l’opération, de l’inadéquation des postes à quai au port de Tanger par rapport au nombre de navires y opérant et le non-respect, par les compagnies maritimes, des horaires d’escale programmés par la capitainerie. C’est le cas aussi des grandes attentes enregistrées au port de Nador pendant la phase retour, causées par les pannes techniques du car-ferry "Beni Ansar", propriété de la compagnie Limadet et de l’escale sans autorisation préalable de la direction de la Marine marchande du car-ferry "Al Boccaccio 98" affrété par une compagnie italienne.
Selon les mêmes sources, des mesures auraient été prises, cette année, pour éviter de tels dysfonctionnements. Il est question notamment du renforcement de la capacité du transport par l’agrément d’une compagnie de transport rapide sur la ligne Tanger-Algésiras, le réaménagement d’un espace du port pour accueillir les car-ferries opérant sur les lignes Tanger-Sète et Tanger-Gênes, l’intégration au Pool des transporteurs de la compagnie IMTC, la construction d’une "mini-gare" maritime et le renforcement de deux postes d’accostage. La ligne Nador-Almeria devrait également connaître certaines améliorations. Il s’agit, en effet, du renforcement de la capacité du transport par l’introduction d’un nouveau navire affrété par la Comanav et la mise en service de deux postes d’accostage ainsi que de la nouvelle gare maritime. Concernant les lignes Tanger-Sète et Tanger-Gênes, la capacité actuelle sera doublée et la ligne Nador-Sète sera desservie par un ferry de la Comanav.
Des responsables de l’opération Transit affirment, en outre, que cette année verra l’achèvement des travaux relatifs à l’infrastructure du port d’Al Houceima pour qu’il puisse accueillir des car-ferries de grande capacité. Les mêmes responsables indiquent que trois offres de desserte du port ont été déposées auprès de la direction de la Marine marchande pour l’exploitation de deux lignes Al Houceima-Almeria et Al Houceima-Malaga. Bref, pour l’édition de cette année de l’opération Transit, un plan de flotte de 16 unités a été arrêté par la commission conjointe maroco-espagnole. Cette commission s’est déclarée, dans un rapport rendu public à l’issue de la réunion du 27-28 mai dernier, en faveur de la mise en service d’unités conformes aux standards de sécurité maritime et de prestations de qualité dans le cadre d’une concurrence loyale entre les compagnies maritimes. La même commission mixte a décidé la mise en place d’une commission technique, combien nécessaire vu les conditions mécaniques et techniques de certains navires, qui aura pour mission, explique-t-on, "l’analyse de la situation actuelle des lignes régulières afin d’identifier les mesures possibles pour l’amélioration des conditions d’intervention sur ces lignes".
Rappelons que les prévisions établies estiment le nombre des MRE qui prendraient le chemin du grand retour annuel à 2.567.466 contre un peu plus de 2,44 millions l’année dernière, en hausse de 5%. Le nombre de véhicules devant participer à la traversée est évalué à 612.712 contre 578.000 l’été dernier, soit une hausse de 6%. La capacité des différentes installations d’accueil et de transit a été également renforcée du côté espagnol pour répondre à une demande de pointe allant à plus de 77.000 passagers et près de 18.000 véhicules par jour. En temps normal, la liaison Tanger-Algesiras devrait atteindre, selon les prévisions de la commission mixte, une fréquence de transit quotidienne de 9.440 contre seulement 4.477 pour la ligne Algesiras-Sebta. La ligne Almeria-Nador assurera, pour sa part, le transit de quelque 2.940 véhicules par jour contre 632 pour la ligne Almeria-Malaga-Mellilia.
Libération ( Casablanca )
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