Maroc : la traduction des documents en arabe ne sera pas obligatoire

12 juillet 2021 - 08h40 - Maroc - Ecrit par : A.T

Modifiée par la Commission de la justice de la Chambre des représentants, la nouvelle version de l’article 14 de la loi d’organisation judiciaire n’impose plus la traduction en arabe des pièces et documents à produire en justice.

C’est une grande victoire pour les avocats et les justiciables qui ont finalement obtenu gain de cause, après s’être soulevés contre cet article.

La nouvelle mouture adoptée prévoit que les documents qui sont présentés dans une langue étrangère, pourront donc être traduits occasionnellement, si et seulement, le tribunal en fait la demande. L’objectif étant « d’épargner au justiciable les difficultés connues en pratique », comme le souligne la députée Amina Maelainine (PJD) auprès de Challenge.

A lire : Maroc : les avocats ne veulent pas traduire les documents en arabe

Cet article ne fait pas partie de ceux épinglés par la Cour constitutionnelle et révisé par le ministère de la Justice. Il a cependant fait l’objet d’un réexamen par les députés qui ont estimé que la rédaction précédente était « problématique ».

En effet, la version du projet de loi adoptée en 2018 par le Parlement considérait les documents de traduction en arabe et les documents à produire devant le tribunal comme étant obligatoires, sauf décision contraire du tribunal. En d’autres termes : tous les documents devaient être soumis au juge en arabe systématiquement. Il appartient au juge de se prononcer, par la suite, sur la nécessité de la traduction.

« Cette version impose aux citoyens de faire traduire les documents et de supporter des frais importants puis d’attendre la décision du tribunal. Il faut procéder dans le sens contraire, de sorte que le justiciable présente ses documents au tribunal et que ce dernier ait la possibilité de demander leur traduction en cas de difficultés  », estime la députée.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Lois - Ministère de la Justice et des Libertés - Parlement marocain

Aller plus loin

Maroc : les ministres absentéistes au parlement dénoncés

Les députés sont en colère contre le gouvernement d’El Othmani. Qu’ils soient de l’opposition ou de la majorité, tous dénoncent l’absence répétée de certains ministres lors des...

Maroc : protestation originale contre l’utilisation du français

Pour protester contre l’utilisation par la Fédération royale marocaine de basket-ball de la langue française dans les correspondances avec les clubs, la direction du club de...

Maroc : la justice ne reconnaît aucun droit au père d’un enfant adultérin

La Cour de cassation du Maroc a rendu publique la semaine dernière une décision pour refuser aux enfants nés hors mariage, le droit à la filiation, même s’il est prouvé par un...

Maroc : les avocats ne veulent pas traduire les documents en arabe

Un collectif d’avocats du Maroc part en guerre contre un projet de la loi qui fait obligation de traduire en arabe toutes les pièces des procédures judiciaires....

Ces articles devraient vous intéresser :

Réforme du Code pénal au Maroc : un ancien prédicateur salafiste à la rescousse

L’ancien prédicateur salafiste, Abdelwahab Rafiki, plus connu sous le nom d’Abou Hafs, est dorénavant conseiller du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, selon une source proche du ministère.

Maroc : les discours radicaux dans les mosquées inquiètent

La députée du parti Fédération de la Gauche démocratique, Fatima Tamni, a interpelé le ministre des Habous et des affaires islamiques, Ahmed Toufiq, au sujet de l’exploitation des tribunes des mosquées pour diffuser des discours radicaux contre les...

Pufa, la "cocaïne des pauvres" qui déferle sur le Maroc

Pufa, la « cocaïne des pauvres » s’est installée progressivement dans toutes les régions du Maroc, menaçant la santé et la sécurité des jeunes. Le sujet est arrivé au Parlement.

Le roi Mohammed VI nomme de nouveaux magistrats dans les juridictions financières

Le Roi Mohammed VI, président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, a approuvé la nomination de 30 nouveaux magistrats dans des postes de responsabilité au sein des juridictions financières.

Maroc : la question des dattes algériennes arrive au parlement

Le groupe Haraki à la Chambre des Représentants a interpellé le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sidiki, sur les dattes notamment d’origine algérienne qui ont inondé le marché marocain avant le début du mois de ramadan.

Maroc : le parlement discute de la fiscalité des auto-entrepreneurs

Au Parlement marocain, des groupes de l’opposition ont proposé des amendements concernant le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2024 dont l’un vise à encourager l’engagement dans l’économie organisée et à améliorer l’attractivité du système...

Autoroutes du Maroc : retards et dysfonctionnements inquiètent

Le retard observé dans la réalisation de certains projets d’autoroutes inquiète le parlement marocain qui a interpellé le premier responsable de la Société nationale des autoroutes pour avoir des explications sur cette situation.

Les Marocains pourraient partir à la retraite plus tard

Les députés de l’opposition ont adressé lundi une question orale au gouvernement, lui demandant quelles mesures il entend prendre pour réformer le régime de retraite.

Maroc : présenter un acte de mariage dans les hôtels c’est fini

L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel au Maroc pour les couples aurait été annulée. Cette décision survient après la colère du ministre de la Justice, Adellatif Ouahbi.

Maroc : une centaine de nouveaux trains à acquérir

L’Office national des chemins de fer (ONCF) a annoncé l’acquisition progressive de 100 nouveaux trains fabriqués localement, et ceci dans les 10 prochaines années.