Ressam, un membre d’Al-Qaïda reconnu coupable aux Etats-Unis d’avoir préparé un attentat à la bombe à l’aéroport de Los Angeles fin 1999, avait notamment déclaré aux enquêteurs canadiens en 2002 que le Marocain Adil Charkaoui s’était entraîné avec lui dans un camp en Afghanistan.
Charkaoui avait été arrêté peu après en 2003 à Montréal et détenu pendant près de deux ans. Ce Marocain, qui a été à l’origine d’une importante décision de la Cour suprême du Canada fin février, lutte en ce moment contre sa possible expulsion du Canada. Il fait l’objet d’un "certificat de sécurité", une procédure controversée qui permettait de détenir sans procès et d’expulser un étranger censé représenté un risque pour la sécurité du Canada.
Mais dans une décision retentissante, la Cour suprême du Canada a invalidé cette procédure en février dernier, tout en suspendant sa décision pendant un an pour permettre au gouvernement de modifier la procédure afin de la rendre constitutionnelle.
Dans sa lettre au journal, Ressam écrit que ce qu’il a dit aux enquêteurs canadiens au sujet de Charkaoui n’est pas vrai et qu’il a fait ces déclarations alors qu’il était victime d’un dérèglement psychologique et sous une grande pression.
"Je n’aurais même pas pu rêver de ça, c’est ma vie qui peut se jouer avec cette lettre", a déclaré Adil Charkaoui.
En janvier dernier, une cour d’appel de San Francisco a annulé la condamnation de Ressam à 22 ans de prison, mais maintenu sa culpabilité et demandé à un juge de prononcer une nouvelle peine. Il demeure détenu au pénitencier à très haute sécurité de Florence, où sont également emprisonnés le Français Zacharias Moussaoui et le Britannique Richard Reid.