Une cinquantaine d’individus ont été arrêtés mercredi au Maroc lors d’une importante opération visant des membres présumés de groupes djihadistes.
L’ex-émir des Groupes islamiques armés d’Algérie, Abdelhak Layada, met en cause le Maroc et veut le poursuivre devant les juridictions internationales. On est en plein surréalisme !
Le personnage ? Un triste sire. Avec du sang plein les mains. Et pas la moindre repentance. Il avait connu, tristement il faut bien le dire, la célébrité en fondant et en dirigeant les Groupes islamiques armés (GIA), cette organisation terroriste des années quatre-vingt-dix dont le bilan macabre est effarant.
Le voilà qui, de nouveau, sort du bois en mettant en cause de la plus directe manière qui soit le Maroc. Lors d’un entretien informel avec certains journalistes à Alger, en ce début de semaine, il avance plusieurs faits : qu’il a “été l’objet de marchandages de la part de responsables marocains” ; qu’il a été aussi instrumentalisé dans le cadre de certaines manœuvres ; qu’il est au courant de “choses dangereuses qu’il a évoquées avec des officiels du royaume” ; et qu’il a de quoi incriminer le Maroc à propos “du destin d’un Etat - en l’occurrence de l’Algérie-, des groupes terroristes, de la violence” et d’autres faits tout aussi gravissimes relevant de la décennie écoulée.
Il ne s’arrête pas à ces assertions significatives d’un personnage qui a perdu ses repères depuis longtemps et qui ne sait plus très bien comment sortir la tête de la nasse nauséabonde et criminelle dans laquelle il a baigné durant des années. Il s’adresse en effet au président Abdelaziz Bouteflika en personne pour lui demander “l’autorisation de déposer une plainte contre le Maroc devant les tribunaux internationaux (sic)”. On est en plein surréalisme !
Il va même jusqu’à dire qu’il a pratiquement une “arme terrible” dans les mains et qu’il n’attend que le feu vert du chef d’Etat algérien pour s’en servir en la rendant publique. On serait tenté de lui répliquer : chiche !
A quoi tient cette “sortie” de l’ex-chef du GIA ? Et pourquoi maintenant ? Arrêté en juillet 1993 au Maroc, où il s’était rendu pour acheter des armes pour les maquis terroristes, il a été extradé cinq mois plus tard.
Déjà en février 2006 -quelques semaines avant sa libération au titre de la Charte pour la Paix et la Réconciliation- il avait accusé la Maroc d’avoir “soutenu les groupes armés” et il avait précisé qu’il avait bénéficié d’un statut de non-détenu parce que Rabat voulait en faire “une carte de pression et de chantage sur Alger”. Il avait ainsi mis en cause Driss Basri dans cette correspondance. Ce qui ne conforte pas la position de l’ancien ministre de l’Intérieur. Reste une dernière piste, que l’on ne peut évacuer : celle d’une “manip” des services algériens.
Abdelhak Layada avait déjà affirmé les mêmes inepties voici plus d’un an. Il les réitère aujourd’hui, à trois semaines de la présentation par le Maroc de son projet d’autonomie interne au Sahara. cela porte un nom : la nuisance. Surtout que le royaume est concerné, l’attentat du 11 mars aidant, par les menaces terroristes. Nul doute que cette campagne anti-marocaine va connaître d’autres épisodes - plus ou moins brut de décoffrage d’ailleurs - dans les semaines à venir. Depuis le temps, on sait “gérer” tout cela, surtout quand ça vient d’à-côté…
Maroc Hebdo - Mustapha Sehimi
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