« L’image actuelle du Maroc risque de lui coûter le soutien des États-Unis au moins sur la question du Sahara occidental », a affirmé Francisco J. Girao, directeur de l’organisation Sécurité et Défense-SegDef et directeur du podcast Sierra Delta, dans une interview accordée à El Español. Selon l’expert en relations internationales, le Maroc actuel « ne s’entend avec personne dans sa région ».
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Le réarmement du Maroc n’a pas pour finalité première de faire peur à l’Espagne dont le royaume revendique les villes autonomes de Ceuta et Melilla, mais de concurrencer l’Algérie pour devenir une puissance militaire dans la région. « Les actions menées par l’un pour renforcer sa sécurité sont perçues comme une menace pour l’autre, ce qui pourrait générer des tensions et une instabilité », explique au même journal, le sociologue et analyste du renseignement, Jesus Manuel Pérez Triana.
Malgré les investissements massifs du Maroc dans l’acquisition de matériels militaires auprès de ses partenaires que sont les États-Unis et l’Arabie saoudite, l’Algérie reste la première puissance militaire au Maghreb, soutiennent les experts.
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Le problème du gazoduc Maghreb-Europe est aussi en toile de fond de cette crise entre le Maroc et l’Algérie. Deux jours seulement après avoir rompu ses relations diplomatiques, le ministre algérien de l’Énergie et des mines, Mohamed Arkab, a annoncé à l’ambassadeur d’Espagne à Alger, Fernando Moran, que tout l’approvisionnement en gaz passerait désormais par le Medgaz, qui relie la ville algérienne de Beni Saf à Almeria. Ce faisant, l’Algérie contourne le Maroc qui rechigne à lui renouveler le contrat d’exploitation du gazoduc qui arrive à expiration en octobre.