Yousaf, de L’Aldea, Fils de Khadija et Ahmed - Photo : Diari de Tarragona
Yasmine est née à Valls, au Camp de Tarragone. Elle est la fille de Slimane, arrivée du Maroc il y a deux décennies. Youssef, lui, a vu le jour à Tortosa. Il est le premier enfant de 2023 dans les Terres de l’Ebre. Jana, fille de Sabah et Mohamed, habitants de Segur de Calafell, est quant à lui le premier bébé de 2023 de Baix Penedès.
Comme les années précédentes, la tendance s’est confirmée en 2023. Les premiers nouveau-nés de chaque année sont des enfants d’étrangers ou d’immigrants naturalisés. A Tarragone, 40 % des bébés ont un père ou une mère étrangère, selon les dernières données de 2021 publiées par l’Institut national de la statistique (INE). C’est la troisième province espagnole avec un pourcentage élevé de naissances, derrière Lleida (41 %) et Gérone (45 %), sans compter les villes autonomes, fait savoir Diari de Tarragona.
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Entre 2015 et 2021, les naissances de bébés de père et mère espagnols ont chuté de 29,4 % à Tarragone, alors que les naissances de bébés dont l’un des parents est un étranger ont augmenté de 3 %. « La population migrante est plus jeune », explique Pau Miret, professeur associé à la faculté des arts et des sciences humaines de l’UOC. « Les autochtones ne sont pas parents tant qu’ils n’ont pas de stabilité. Ils ont besoin de plus de sécurité », ajoute l’expert.
« D’une certaine manière, les migrants sont habitués à une certaine précarité. Les ménages qui ont des enfants sont dans l’exclusion sociale, car ils n’attendent pas d’aide publique », développe Miret. L’expert note toutefois une baisse des naissances par rapport à la période pré-Covid-19. En octobre 2022, 431 naissances ont été enregistrées à Tarragone, soit 20 % de moins qu’en septembre (541) et 26 % de moins qu’en octobre 2021 (586).