
Le Maroc s’impose comme une destination touristique phare. Fin octobre 2024, le royaume avait déjà accueilli 14,6 millions de visiteurs, pulvérisant le record de l’année 2023.
C’est un vent d’incertitude qui souffle sur le secteur du tourisme tangérois. L’Espagne est le principal marché émetteur à destination de la ville et de toute la région du Nord. Les récents événements du 11 mars en Espagne ne sont pas sans préoccuper la majorité des opérateurs. Alors même que la semaine de Pâques n’est pas encore bouclée. Certains opérateurs estiment qu’il est encore trop tôt pour juger de l’effet 11 mars sur le tourisme.
A partir de ce jeudi, les hôtels de Tanger devront afficher complet, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’effet du 11 mars », note Mounir Benkirane, directeur de l’hôtel Intercontinental. Pour sa part, Mohamed El Hitmi, voyagiste et président du CRT de Tanger-Tétouan, considère que pour Pâques, l’effet 11 mars ne s’est pas et ne se fera pas sentir. La grande majorité des réservations pour le Pâques ont été effectuées bien avant le 11 mars et ce sur la base de contrats annuels avec des voyagistes espagnols qui programment Tanger, explique Benkirane.
Là où l’effet 11 mars s’est fait sentir, c’est au niveau des réservations individuelles. Pour Benkirane, ces dernières ont chuté de moitié, et les annulations ont commencé à pleuvoir. En ce qui concerne cette saison, il est certain que d’ores et déjà on peut la considérer comme sauvée, mais pour la saison d’été, il est difficile de faire des pronostics. « Tout dépend de la réaction des médias espagnols et internationaux », ajoute Benkirane. « Les touristes européens et surtout espagnols ont la mémoire courte. Si les médias cessent de parler de l’affaire, les réservations vont reprendre », note-t-il. Ce qui n’est pas encore le cas. Déjà en 2003, certains observateurs avaient prévu une catastrophique saison d’été après les attentats du 16 mai, mais il en a été tout autrement. L’été 2003 a été excellente.
Il est vrai que la ville dispose, en plus des atouts de proximité culturelle, ceux, non négligeables, de la proximité géographique. Malaga, l’un des principaux hubs aériens, est à moins de deux heures d’Algésiras. De nombreux Espagnols profitent de cette proximité très utile, quand il s’agit de courtes vacances comme celle de Pâques ou du nouvel an, pour traverser le détroit.
Ali ABJIOU pour l’économiste
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