Tanger a, en effet, vécu ces derniers douze mois sur le rythme de crises et de problèmes de tous genres qui ont fortement marqué son économie. C’est le cas notamment de l’immobilier. Tout au long de l’année, l’on a assisté à l’enlisement graduel de ce secteur considéré comme la locomotive du développement de la ville et de toute sa région.
Les ventes ont, ainsi, connu une forte régression au niveau du premier semestre 2008. En plus, les professionnels affirment qu’une correction au niveau des prix est en train de s’opérer. A la baisse, bien sûr, confirme un opérateur du secteur.
Tassement des ventes
La nouvelle année ne sera pas, non plus, une année miraculeuse. Le tassement des ventes se prolongera certainement durant les six premiers mois. Une reprise est fortement souhaitée pour le second semestre.
Optimiste, un opérateur de la place affirme volontiers que le marché va reprendre, particulièrement dans le secteur du moyen standing. Par contre, pour le haut standing et le luxe on manque encore de visibilité. Et pour cause : l’offre est très importante et les prix très élevés. Beaucoup trop par rapport à la concurrence, surtout en Espagne. En effet, ce pays, lui aussi en proie à une très profonde crise immobilière, a vu le prix de ses appartements fondre comme neige.
Dans le haut de gamme, dont la clientèle est constituée essentiellement d’Européens, la concurrence des appartements bradés dans un pays champion du tourisme comme l’Espagne peut facilement déséquilibrer le produit marocain, estime un promoteur. Au Maroc donc, et à la région de Tanger de mettre en avant leurs points positifs. Une première démarche/stratégie qui explique la multiplication des salons et foires dédiés à l’immobilier national et local dans les pays européens.
L’objectif est double, selon un opérateur du secteur : attirer des acheteurs potentiels venus d’Europe mais aussi rassurer les Marocains résidents à l’étranger (MRE), clientèle potentielle de choix pour l’immobilier de la région de Tanger.
Cependant, c’est cette attractivité du marché national qui a incité bon nombre d’opérateurs espagnols à opter pour le Maroc et le nord en particulier. Même si les problèmes financiers de certains d’entre eux (Fadesa-Martinsa et Tremon, dernièrement) ne sont pas de nature à rassurer sur la pérennité de leurs investissements.
Malgré tout, les opérateurs ibériques continuent de croire en le marché marocain, c’est le cas de Marina d’Or qui a donné le coup d’envoi de son projet à Tanger en décembre dernier. Et cela malgré la crise financière internationale.
Les opérateurs marocains suivront-ils ? Notamment par la baisse des produits offerts et la proposition de moyens de financement appropriés. Place donc à l’espoir dans un marché qui n’a pas encore retrouvé son point d’équilibre.
Source : L’Economiste - Ali Abjiou