Photo : publico.es
Mohamed Fadel, un combattant sahraoui, affirme avoir été grièvement blessé en avril dernier par un drone marocain, lors de la même attaque qui a tué le chef de l’armée sahraouie. Le Maroc, quant à lui, n’a fait aucune déclaration sur l’utilisation de ces engins.
Mohamed Fadel alias Mundi avait été victime d’une première blessure en 1985 lors d’une guerre contre le Maroc. Il avait été touché au bras par un obus. La deuxième fois, c’était en avril dernier lors de l’attaque marocaine qui a causé la mort du chef de l’armée sahraouie, Adah el Bendir. Le combattant garde des séquelles de ces deux blessures : des marques de brûlures au visage, aux mains et aux bras, des points de suture sur son ventre…
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« Ils ont dû m’ouvrir le ventre pour pouvoir retirer les trois éclats d’obus que j’avais reçus. Il m’a fallu trois mois pour récupérer complètement », a déclaré à Publico, le combattant sahraoui de 64 ans, précisant que l’attaque marocaine d’avril dernier a été menée par des drones. « En plein jour, à quatre heures de l’après-midi. Nous étions près du mur, nous venions de mener une opération contre une base marocaine et ils ont réagi », raconte-t-il. « Ce jour-là, j’ai pu voir un drone en l’air, mais il devait y en avoir plusieurs, car huit ou neuf missiles ont été lancés », ajoute-t-il.
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De son côté, le Maroc n’a fait aucune déclaration officielle sur cette attaque, encore moins sur l’utilisation des drones. Mais selon le site marocain Le Desk, l’attaque qui a blessé Mundi et tué El Bendir a été menée par un drone qui a identifié sa cible et un chasseur F-16 a lancé les missiles. « La plupart de ces engins envoient des informations à un ordinateur central qui permet, à des dizaines de kilomètres de la cible, d’ouvrir le feu avec précision depuis n’importe quel endroit, qu’il s’agisse d’un navire, d’un avion ou d’une base militaire », développe Mundi qui rassure toutefois de la détermination du Front Polisario à mener la lutte jusqu’au bout. « Ils ne nous font pas peur… Nous avons appris à les combattre lorsqu’ils ont élevé le mur, nous avons appris à abattre leurs avions. Nous le referons », a-t-il soutenu.