Jeudi dernier, la journaliste Mélissa Theuriau a fêté ses 46 ans. L’occasion pour son mari, l’humoriste franco-marocain Jamel Debbouze de lui faire une belle déclaration.
Après la chanson, l’ancienne “Star académicienne” s’essaie au petit écran, et bientôt à la comédie musicale. Entretien avec une artiste surmenée… et heureuse de l’être. On l’avait quittée dans son Cabaret, on la retrouvera bientôt sur le petit écran. Dans Aïcha, le nouveau téléfilm de Yamina Benguigui (Mémoire d’immigrés, Le plafond de verre, Inch’Allah Dimanche), Sofia Essaïdi incarne le rôle-titre, celui d’une “Amélie Poulain des banlieues” qui part conquérir son indépendance de l’autre côté du périph’. Quelques semaines après le début du tournage, Sofia nous livre ses impressions et évoque ses projets, dont la très attendue Cléopâtre, comédie musicale mise en scène par Kamel Ouali, son ancien prof de la Star Ac’.
Comment s’est opéré pour toi le passage de la chanson à la comédie ?
Je ne vous cache pas qu’au départ, j’étais très stressée. Mais comme c’était mon premier film, Yamina m’a proposé de prendre un coach. Pendant deux semaines, il m’a fait répéter mon texte et m’a appris quelques techniques de jeu. Mais il m’a surtout aidée à rentrer dans la peau du personnage. Aïcha, c’est un projet tellement beau que je n’ai pas envie de le rater !
Justement, qui est Aïcha ?
C’est une Shéhérazade des temps modernes, comme la décrit Yamina. C’est un peu l’Amélie Poulain des banlieues : elle trouve toujours une solution pour résoudre les problèmes des uns et des autres. J’aime ce côté “foncièrement bon” du personnage. Quand elle se rebelle, ce n’est pas contre sa famille et la banlieue, mais contre le système qui l’empêche de s’épanouir. Elle quitte la cité pour se créer sa chance à elle.
Comment ça se passe avec Yamina Benguigui ?
C’est une personne délicieuse ! Vous savez, j’ai d’abord passé le casting pour le rôle de Nejma, la cousine de Aïcha. Mais le courant est passé dès la première seconde avec Yamina. Deux jours plus tard, on m’a rappelée pour me proposer le premier rôle.
Au début du tournage, j’étais très peu sûre de moi. Mais grâce à Yamina, je suis arrivée progressivement à trouver mes marques. Elle essaie de tirer le meilleur de chaque comédien, tout en gardant son idée en tête… et en faisant en sorte que cela vienne de l’acteur.
Le parcours de cette banlieusarde est pourtant très éloigné du vôtre…
C’est sûr, je n’ai jamais vécu dans les banlieues. Mais c’est justement ce qui m’a intéressée dans le projet, le fait que nous soyons si différentes, tout en partageant ce côté “combattante”. Grâce à ce film, j’ai aussi réalisé que l’exclusion dont sont victimes les gens des banlieues françaises est une vraie torture morale.
Le fait de jouer une fille d’immigrés, c’est un moyen de rester en contact avec vos origines marocaines ?
Mais je suis constamment en contact avec mes origines ! Je reviens au Maroc tous les trois mois et je n’ai pas besoin d’un film pour me rappeler d’où je viens ! C’est plutôt le combat de Yamina qui m’a motivée. Je suis heureuse d’y participer, à mon petit niveau. En plus, cela me fait plaisir d’interpréter une Algérienne, sachant les tensions qui existent entre le Maroc et l’Algérie.
Après Aïcha, vous serez Cléôpatre, titre de la prochaine comédie musicale de Kamel Ouali. Où en est le projet ?
Les premières représentations auront lieu en septembre 2008, et les répétitions commenceront trois mois plus tôt. Je suis en train d’enregistrer le premier single, qui va sortir dans quelques mois. Donc en ce moment, je suis une banlieusarde la journée, et une reine le soir ! C’est assez marrant.
Vous avez des projets au Maroc ?
Pas vraiment. Mais je suis en bonne voie pour ramener Cléopâtre au Maroc…
Et pour la suite, vous vous orienterez plutôt vers la comédie ou la chanson ?
Je n’ai pas envie de choisir ! Je suis sûre qu’on peut combiner les deux carrières. Il est vrai que c’est la chanson qui m’a permis de me faire connaître, mais j’ai toujours eu envie de devenir actrice. Je suis d’une famille de cinéphiles, j’ai en quelque sorte le cinéma dans le sang.
Et dans tout ça, vous arrivez à garder une place pour votre vie privée ?
Elle est réduite à néant en ce moment ! On passe me chercher à 7h00 du matin, et on me ramène à 20h00. Parfois, j’enchaîne avec les enregistrements pour Cléopâtre. Du coup, le soir, je suis complètement crevée ! Mais c’est tellement une bonne fatigue que je n’arrive pas à me plaindre.
Contrairement à d’autres, vous avez bien négocié votre sortie de la Star Ac’…
J’ai su prendre mon temps. J’ai refusé beaucoup de propositions qui m’auraient permis d’avoir un succès plus rapide, mais qui auraient déprécié ma carrière. J’ai attendu le temps qu’il fallait, pour me lancer dans des projets qui me plaisaient vraiment.
TelQuel - Nina Hubinet
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