
Les opérateurs touristiques du Nord du Maroc saluent l’implantation d’une base aérienne à Tétouan après celle de Tanger. L’infrastructure aéroportuaire va attirer davantage de touristes et booster à coup sûr le développement économique de la région.
Créée après la débâcle de la Sabena, la compagnie belge SN-Brussels Airlines inaugure la liaison Bruxelles-Casablanca-Bruxelles, le mercredi 17 décembre. Elle exploitera, dans un premier temps, trois vols par semaine en attendant de monter en puissance. Son président Rob Kuijpers, ancien patron de DHL , explique la stratégie du transporteur sur le Maroc.
Vous ouvrez la ligne Bruxelles-Casablanca le 17 décembre, la seule pour l’instant sur le Maghreb. Le marché marocain vous paraît-il si incontournable ?
Aucun doute. Il existe entre la Belgique et le Maroc des liens économiques et d’amitié très importants. Il est clair qu’il s’agit pour notre compagnie d’une destination importante pour deux raisons. La première est économique. C’est un marché croissant et porteur. La deuxième est qu’il s’agit d’une destination touristique qui devient à la mode en Belgique. Comme il n’y a pas aujourd’hui une compagnie aérienne qui puisse vivre exclusivement d’hommes d’affaires ou de touristes, cette destination est idéale pour nous permettre de combiner le transport de ces deux types de clientèle. Sur le reste du Maghreb, nous voulons collaborer avec Royal Air Maroc.
Le choix de Casablanca peut laisser croire que vous visez surtout le trafic d’affaires. Où placeriez-vous l’importante communauté marocaine établie en Belgique ?
Il faut savoir que la communauté marocaine en Belgique est une des plus importantes. Elle garde jalousement des liens très forts avec son pays d’origine et voyage régulièrement. Les Marocains de Belgique et des pays limitrophes constituent évidemment une cible importante et un vivier d’activité pour notre compagnie. Nous leur proposerons des tarifs spécifiquement adaptés à leurs besoins et des combinaisons intéressantes avec les vols intérieurs, en collaboration avec Royal Air Maroc.
Quelle appréciation faites-vous du marché marocain ? Vous avez l’air optimiste alors que le trafic est plutôt moyen…
Oui, je suis optimiste, même s’il est trop tôt pour se prononcer clairement sur ce que nous réserve l’avenir. Bien évidemment, nous avons analysé le marché. Il est en pleine croissance et nous pensons qu’il y a une place pour des vols additionnels, surtout après la faillite de Sabena et la suppression de vols directs vers des destinations importantes comme le Maghreb à titre d’exemple. Un autre exemple tout aussi important, c’est celui de l’Autriche. Il n’y a aujourd’hui aucun vol direct qui relie Vienne à Casablanca. Grâce à la nouvelle ligne, Casablanca-Bruxelles-Casablanca, nous allons pouvoir combler cette lacune en proposant un vol Vienne-Casablanca via Bruxelles.
Quelles leçons avez-vous tirées de la faillite de Sabena ?
Plus de rigueur, mais aussi une meilleure approche du marché. Il faut savoir que le marché belge reste assez limité dans le contexte international et il n’y a tout simplement pas assez de voyageurs belges pour rentabiliser des destinations intercontinentales comme les Etats-Unis ou le Japon. Nous nous sommes contenté d’un marché plus restreint mais plus sûr et plus rentable. Nous concentrons notre activité aérienne sur des vols moyen-courrier entre Bruxelles et la plupart des villes européennes, du Proche-Orient et de l’Afrique que nous connaissons fort bien.
Dans quelle mesure votre compagnie peut soutenir le tourisme marocain ? Envisagez-vous des vols charters vers d’autres villes ?
Normalement, nous n’organisons pas de vols charters. Cependant, nous pourrons aider le développement touristique marocain à notre manière comme nous le faisons déjà en Afrique centrale. Nous envisageons une collaboration avec des chaînes hotelières au Maroc et des partenaires marocains opérant dans ce domaine pour promouvoir et développer certaines destinations. Et pourquoi ne pas organiser également des visites avec des journalistes belges spécialisés afin de promouvoir le Maroc en Belgique. Nous faisons déjà la même chose ailleurs.
L’économiste
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