Selma Omari
« Omari : No bullshit », c’est le titre du documentaire dans lequel Selma Omari se laisse découvrir avec ses peurs, ses craintes, sa colère également. À 27 ans, celle qui en plus de sa forte présence sur les réseaux sociaux, a décidé de faire de la musique, cherche toujours comment évacuer les critiques dont elle fait l’objet, surtout venant de la part de ses compatriotes.
À lire : Pays-Bas : la Marocaine Kauthar Bouchallikht, première femme voilée au parlement
Convaincue que sa participation au documentaire du réalisateur Wouter Vogel, va générer encore plus de critiques, elle a dans un premier temps décliné l’offre. Mais elle a reconsidéré les choses et a saisi l’opportunité. « En fait, un documentaire sur vous-même n’est que pour les légendes. J’ai accepté parce que j’y voyais une opportunité de me montrer sous un autre angle ». Et ça a bien marché. Le documentaire « Omari : No bullshit ! » raconte l’histoire d’une fille qui a été élevée avec son frère et sa sœur, par une mère célibataire d’origine marocaine dans le quartier de Crooswijk à Rotterdam et qui a été harcelée toute son enfance à cause de ses origines marocaines, relate ad.nl
À lire : Un Marocain, plus jeune leader politique des Pays-Bas
Selma Omari n’a pas pu s’empêcher de pleurer quand elle a vu le documentaire pour la première fois. « C’était comme un miroir dans lequel je regardais, un miroir qui m’a fait réaliser que je devais commencer à travailler sur moi-même ». Dans certaines scènes, elle se reconnait à peine. « J’ai remarqué que j’avais vraiment beaucoup de colère en moi. Je sais que la colère est mon carburant, mais le documentaire m’a fait prendre conscience que je pouvais aussi gérer cette colère différemment ».
À lire : Menacées d’expulsion, deux Marocaines resteront finalement aux Pays-Bas
La jeune influenceuse reste très sensible aux réalités des femmes issues de l’immigration qui « s’attaquent et se rabaissent. C’est la seule colère que j’ai contre les gens de ma communauté qui, au lieu d’applaudir quelqu’un qui réussit, tentent de le rabaisser ou de le dévaloriser. La réussite de l’autre devrait faire plaisir normalement ».
À lire : Pays-Bas : le beau geste d’un médecin marocain envers ses compatriotes
Selma trouve dans les médias sociaux et la musique, un moyen plus qu’un but. « C’est ce que ça a toujours été pour moi. J’ai un autre but : avoir des enfants, bien les élever, être entreprenante et disparaître. J’espère pouvoir laisser ma marque et passer le relais à quelqu’un d’autre. Ce faisant, j’espère que j’aurais été une source d’inspiration pour beaucoup, notamment quand il s’agit de faire ce que l’ont dit et de défendre les causes auxquelles on croit », conclut Selma Omari.