Au Maroc, certains présidents de commune, candidats à leur succession à l’occasion de la session d’octobre, sont accusés d’avoir commencé à acheter les voix de certains élus pour garantir leur réélection.
Avec la candidate du parti socialiste français, elle est à l’affiche de la campagne présidentielle. Najat Belkacem, porte-parole de Ségolène Royal, rêve de victoires et croit en ses chances pour les prochaines législatives. Parcours d’une jeune femme ambitieuse qui porte fièrement ses origines marocaines.
« Bien des choses me définissent davantage que mes origines comme, par exemple, mon parcours et la manière dont j’ai mené ma vie. Entre l’inné et l’acquis, j’ai toujours privilégié le second ». Najat Belkacem est fière de ses origines marocaines mais ne souhaite pas pour autant être associée à cette seule particularité. Née en 1977 à Beni Chiker, un village du Rif, elle le quitte très tôt pour rejoindre son père ouvrier et la France. Le regroupement familial, en 1982, la conduit dans une banlieue populaire de la ville d’Amiens. Changement de pays, changement de cadre de vie aussi. La famille Belkacem, plutôt modeste, mise sur l’école républicaine, un véritable « ascenseur social », selon Najat. Depuis, parcours scolaire sans faute pour la native des montagnes marocaines.
Des études de droit d’abord puis Sciences-Po Paris. Elle n’en revient toujours pas d’avoir réussi le concours de la prestigieuse école située rue Saint-Guillaume. Elle avouera plus tard avoir ressenti le « complexe de l’imposteur », un sentiment qui la fera douter un temps de ses aptitudes à réussir au sein de cette sacro-sainte institution française. Si Sciences-Po lui réussit finalement, elle échoue de peu –à l’oral- au concours d’entrée à l’ENA. Cet échec n’entrave en rien son entrée précoce dans la vie politique.
Le choix du PS
Najat Belkacem se sent pleinement intégrée dans la société française. A 16 ans, elle demande et obtient la nationalité de son pays d’accueil. Sa foi en le “changement” et le “progrès” la mène tout droit à l’action politique, à défaut de la fonction publique. D’abord attachée parlementaire d’une députée socialiste, elle saisit l’opportunité de travailler avec Gérard Collomb, actuel maire de Lyon, grâce à la femme de ce dernier, rencontrée à Sciences-Po. « Je sais saisir les occasions qui se présentent », dira-t-elle à ceux qui la taxent facilement d’opportunisme. Elle deviendra, en janvier 2003, la conseillère du maire, chargée plus exactement de la démocratie participative. Un an plus tôt, l’élection présidentielle et le passage au second tour du candidat du Front National Jean-Marie Le Pen la décide à adhérer au PS. En juillet 2004, elle est élue conseillère régionale Rhône-Alpes et profite ainsi du carton électoral du parti socialiste (21 régions sur 22 remportées par le PS).
Bien avant Ségolène Royal, c’est François Hollande qui lui donne sa chance en la nommant conseillère spéciale du PS, sur recommandation de Gérard Collomb. De la candidate socialiste à la présidentielle française, Najat dira qu’elle « incarne ce en quoi je crois ». « Depuis l’arrivée de Ségolène dans le débat, on se met à parler de sujets sérieux, on ne se contente pas de considérer que toute la misère des Français vient de l’immigration », ajoute-t-elle, admirative. Avec Rachida Dati, porte-parole de Nicolas Sarkozy, elle devient l’une des figures politiques montantes d’origine maghrébine. Mais elle refuse la comparaison avec son aînée de l’UMP, surtout lorsqu’elle est renvoyée à ses origines.
Le parallèle est pourtant tentant : les deux femmes ont été nommées à un mois d’intervalle (janvier et février derniers) au poste de porte-parole par les deux principaux candidats de la campagne présidentielle. « Ségolène Royal ne fait pas de moi la représentante d’une communauté particulière et je ne veux pas l’être », assure-t-elle à tous ceux qui souhaitent la cantonner uniquement dans la catégorie des beurs qui ont réussi. Comme Rachida Dati, elle est avide de reconnaissance professionnelle et refuse d’être un porte-drapeau du PS dans les banlieues françaises. Malgré les remarques et les critiques –courantes en politique– Najat Belkacem prépare les législatives de juin prochain, dans la 4e circonscription du Rhône. Son ascension déjà rapide, elle souhaite l’accélérer dès le 6 mai prochain avec le sacre espéré de Ségolène Royal.
Le Journal hebdo - K. B.
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