Alors que les douanes de Ceuta et Melilla ont commencé à fonctionner après près de trois années de négociations intensives, le Maroc a décidé d’empêcher l’entrée des deux camions espagnols quotidiens alloués à chaque ville, comme convenu avec le gouvernement de Pedro Sánchez à cause d’une promesse non tenue par Madrid concernant le Sahara.
Contre toute attente, le Maroc a suspendu l’entrée des deux camions espagnols quotidiens alloués à chaque ville après que l’Espagne a lancé les douanes de Ceuta et de Melilla. Le royaume a bloqué le processus en imposant des inspections minutieuses et prolongées sur les camions, qui, dans un cas, ont duré jusqu’à 11 heures. Une décision surprenante pour le ministère des Affaires étrangères espagnol, qui a fini par découvrir que sa promesse de céder l’espace aérien du Sahara à Rabat qu’elle n’a pas encore tenue en est la cause.
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Les médias ont rapporté que le Maroc a informé l’Espagne que la paralysie actuelle des douanes est due au non-respect par Madrid de ses engagements, notamment en ce qui concerne la cession de l’espace aérien du Sahara. Des sources diplomatiques avaient confirmé à l’automne 2024 qu’un accord final avait été conclu sur la cession de l’espace aérien, mais sa mise en œuvre n’a pas encore eu lieu. Le Maroc exige que cette cession soit effectuée de manière « immédiate » et officielle, ce qui permettrait un fonctionnement des douanes sans obstacles supplémentaires.
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La gestion de l’espace aérien du Sahara tient à cœur à Rabat. Cette demande avait été mise sur la table dès novembre 2022 lors de réunions secrètes entre les deux parties. La cession de cet espace permettra au Maroc de renforcer son contrôle sur le Sahara, par ricochet de consolider sa position dans les litiges relatifs aux eaux territoriales proches des îles Canaries, une zone riche en ressources naturelles, notamment en hydrocarbures. Pour l’heure, c’est le centre de contrôle aérien espagnol des îles Canaries qui supervise l’espace aérien du Sahara et en tire des bénéfices financiers conformément aux réglementations de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).