Les maladies les plus mortelles au Maroc
Le cancer et le diabète sont les maladies chroniques les plus mortelles pour les Marocains. C’est ce que révèle un Rapport de l’Association marocaine des Sciences de la santé.
La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût. Les hôpitaux publics reçoivent annuellement six millions de patients et le budget de fonctionnement de la Santé (ministère et hôpitaux publics) sera, en 2009, de 8,2 milliards de DH en frais de fonctionnement. En moyenne, donc, chaque patient coûtera à l’Etat 1367 DH, sachant que ce chiffre procédant d’un simple calcul arithmétique peut varier fortement à la hausse ou à la baisse selon la nature de la consultation et les soins prodigués.
Par exemple, selon les études du ministère de la santé, le coût moyen de la prise en charge en admission complète d’un malade dans les hôpitaux non universitaires est de 2700 DH. Ce montant englobe l’ensemble des dépenses couvrant les prestations servies au malade. On ne connaît donc pas le coût par pathologie et par hôpital car, selon un responsable du ministère de la santé, « la prise en charge d’une maladie ne se fait pas entièrement à l’hôpital ; l’hospitalisation n’en constitue qu’une partie. Tous les examens radiologiques ou sanguins sont effectués à l’extérieur. Le coût de ces prestations échappe donc à nos services ». D’ailleurs, dans le cadre de la réforme hospitalière, cinq hôpitaux ont été dotés d’un système permettant le calcul précis du coût par pathologie et pour toutes les prestations servies, précise-t-on au ministère de la santé. Les équipes ont même suivi une formation en ce sens. Cette expérience-pilote sera étendue à tous les autres établissements du pays.
En attendant, on apprendra au niveau du ministère de la santé que les prestations les plus chères sont celles qui relèvent des services de réanimation, de chimiothérapie, du traitement des brûlés, de la dialyse, de neurochirurgie et de chirurgie cardiovasculaire. De l’avis de la direction des hôpitaux, le coût en est très élevé. La raison est que l’écrasante majorité de la clientèle des hôpitaux, soit 70% des patients, est indigente. Du coup, elle ne supporte que partiellement le coût des prestations.
Les recettes se montent à 600 MDH
En 2008, les recettes totales des hôpitaux publics se sont élevées à 600 MDH, soit 25% de leur budget global de fonctionnement. Les trois quarts des ressources sont donc apportés par l’Etat. L’allocation des budgets des hôpitaux s’effectue en fonction du taux de fréquentation et des priorités de santé publique. Aujourd’hui, la priorité est accordée à l’achat des médicaments et dispositifs médicaux nécessaires à la prise en charge des accouchements, de l’hémodialyse, des cancers, du diabète et de la psychiatrie. A cet égard, le ministère a élaboré une liste des médicaments vitaux ainsi que des médicaments des programmes sanitaires. « L’utilité de détermination de produits vitaux évite un retard au niveau des prises en charge de certaines pathologies, notamment les maladies lourdes et de longue durée. Quant au second type de médicaments, ils sont nécessaires pour des raisons de santé publique », explique-t-on, à la direction des hôpitaux.
Le second critère, le taux de fréquentation hospitalière est déterminé par les passages aux urgences, les hospitalisations et les interventions chirurgicales. On retiendra dans ce sens que les hôpitaux publics sont fréquentés que sur les 6 millions de patients qui passent par les hôpitaux publics, chaque année, un million est admis pour les hospitalisations, 2 millions pour des consultations spécialisées et 3 millions pour des situations d’urgence médicale. L’amélioration du taux de fréquentation, donc la hausse du nombre des patients, pourrait se faire avec la généralisation du Ramed qui permettra à un large pan de la population, environ 8 millions de Marocains, d’accéder aux soins. Ce qui est actuellement pour eux perçu comme un luxe alors qu’il s’agit d’un droit élémentaire.
Source : La vie éco - A. B.
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