L’Afrique pourrait se retrouver dans l’incapacité d’importer des armes russes à cause de l’exclusion de certaines banques russes du réseau interbancaire Swift, analyse The Conversation. Il pourrait également avoir du mal à entretenir du matériel militaire russe. Près de la moitié des importations africaines d’équipements militaires (49 %) — notamment des armes majeures (chars de combat, navires de guerre, avions de chasse et hélicoptères de combat) et des armes légères (pistolets et fusils d’assaut tels que le nouveau fusil de la série Kalachnikov AK-200)- proviennent de la Russie.
À lire : Les États-Unis pressent le Maroc à se joindre aux sanctions contre la Russie
Les pays qui pourraient être affectés par la situation sont les plus gros acheteurs d’armements russes — et les importateurs les plus anciens. Il s’agit de l’Algérie, de l’Angola, du Burkina Faso, de l’Égypte, de l’Éthiopie, du Maroc et de l’Ouganda. Entre 2016 et 2020, la Russie détenait 20 % de la part de marché en Afrique, derrière les États-Unis (37 %) et devant la France (8,2 %), l’Allemagne (5,5 %) et la Chine (5,2 %).
À lire : L’isolement de la Russie du réseau financier Swift inquiète le Maroc
La suspension de la Russie des systèmes financiers mondiaux perturbera les ventes d’armes à ces différents pays. Cette situation présente des risques pour le continent africain. Ces risques sont l’insécurité de l’approvisionnement en pièces de rechange essentielles, la perturbation des plans opérationnels et de formation des forces de défense qui utilisent des équipements russes et le coût élevé du maintien des équipements déjà déployés dans les opérations. Mais la situation actuelle présente des opportunités pour les pays africains. Ils pourraient se tourner vers leurs propres capacités industrielles de défense pour combler le vide, avoir recours à des fournisseurs alternatifs, etc.