Mohamed Abdeljalil, ministre des Transports et de la Logistique, veut réglementer l’utilisation des trottinettes et d’autres nouveaux moyens de transport.
Depuis 2005, l’acteur franco-marocain Saïd Taghmaoui sur lequel les projecteurs de l’actualité cinématographique mondiale se concentrent de plus en plus, est de nouveau au Maroc.
Il participe, aussi fidèlement comme toujours, à la campagne de sensibilisation contre les accidents. Il met son talent et son savoir-faire à la disposition des promoteurs de cette campagne nationale organisée par le ministère des Transports, en jouant le principal « héros » du film qui sera diffusé sur les chaînes par la suite. De prime abord, il convient de souligner que cette disposition est à l’honneur de l’acteur international qui, abandonnant ses tournages entre le Mexique, Hollywood, Los Angeles et le Moyen Orient, s’est prêté au jeu et s’est fait un point d’honneur à respecter l’engagement pris envers son pays.
L’acteur international qu’il est depuis devenu, c’est-à-dire en cette année 1996 où il a été nominé par le César du Festival de Cannes après avoir crevé l’écran dans « La Haine » de Mathieu Kassovitch, est à présent adulé par Hollywood, plus qu’interpellé par ses producteurs et réalisations.
Actualité oblige, le berbère du sud du Maroc, possède le profil qui s’impose et incarne le message d’un monde arabe, le symbole aussi de cette altercation qui , ce n’est pas nouveau, oppose Orient et Occident. Tantôt musulman en dialogue avec son ami d’enfance juif dans « Ô Jérusalem » d’Elie Chouraqui, tantôt terroriste, ou encore flic infiltré dans les cellules dormantes de jeunes en mal d’explosion, boxeur aguerri mais tourmenté parce que juif à une époque menacée par la déferlante nazie, Saïd Taghmaoui n’a cessé depuis deux ans maintenant, coup sur coup, de passer d’un registre à l’autre. « Hidalgo » ; « Les Cerfs volants » ; « Spartan » ; « J’adore Huckabees » et « Les Rois du désert » ou encore « Vantage Point » constituent le palmarès d’une Amérique qui lui tresse des lauriers.
Le tournage de « Angles d’attaque » se termine-t-il, qu’il est déjà propulsé sur les planches de « GI Joe » de Stephen Sommers… Le comédien franco-marocain sera à l’affiche de cette grande production américaine basée sur l’histoire du commando qui affronte le groupe terroriste Cobra. Il s’est taillé une réputation de grand acteur, de comédien fétiche : visage tracé à la serpe, docile à toutes les transfigurations, silhouette alerte et le profil d’une élégance généreuse parce que traversé par la spontanéité. Cette popularité à l’échelle mondiale, Saïd Taghmaoui n’en tire nullement vanité. Il est l’homme que ravage une passion intérieure, porteur des espérances d’une jeunesse immigrée, dont les origines remontent loin dans les paysages escarpés du Souss-Ida ou Tanane, mais dont la dimension actuelle se mesure à l’aune d’une richesse humaine qui traverse les continents, émerge aussi comme une conscience universelle.
Saïd Taghmaoui transcende origines ethniques, espaces de cultures et d’adoption, champs de confluences spirituelles pour incarner le cosmopolitisme. Et le cinéma, qu’il a choisi quasiment par défaut, faute de devenir le grand boxeur dont il voulut représenter le modèle, n’est pas seulement son viatique. Le cinéma l’a certes appelé et happé, mais contrairement à beaucoup d’autres, il ne l’a pas « déformé » et encore moins transformé. Car, égal à lui-même et irréductible à ses propres exigences, travaillant constamment sur lui-même, l’acteur, le comédien qu’il est lui garde par-devers sa rage intérieure , une sorte de révolte humaniste ! La réussite lui viendrait-elle tous les jours ? Il en mesurera alors la part dérisoire–ce qu’on appelle le revers - avec humilité et un profonde relativité sur les choses.
Ne jamais demeurer figé, pas de surplace, mais l’ouverture sur le monde, les peuples et la vie. Sa vie , incandescente, est à l’image de ce tableau de Velasquez, « l’Infante » que le philosophe Michel Foucault, en une vingtaine de pages sublimes de son livre fétiche, « Les Mots et les choses », a su décrire. Elle va de rebondissement en rebondissement, traversant les constellations et les espaces.
Attachement aux origines
La dimension humaniste, sur fond d’une prise de conscience des fragilités des choses, est propre à Saïd Taghmaoui. L’enracinement humain, l’attachement à ses origines et à sa terre, celle de ses parents, ce Maroc lumineux qu’il porte en lui comme le blason irrévocable, sont pour la figure emblématique du cinéma qu’il est devenu, un rideau de protection, une source inépuisable d’où il tire sa force, ses joies, sa détermination aussi. De Villepinte où il est né un 19 juillet 1973 à Essaouira ou à Tafraout, son parcours est celui d’un oracle des temps modernes , infatigable messager pour la tolérance et l’universalisme, dans un monde traversé et ravagé par des nuages d’intolérance et de discordes…A le voir dans les grandes productions, non par une quelconque complaisance, mais par la force et la qualité de son travail, de sa rigueur et de l’engagement qu’il y met, on se réjouit que Saïd Taghmaoui conserve cette limpidité et cette fraîcheur de grand acteur , de personnage sublime. Pour le bonheur du grand cinéma, mais aussi pour la poésie qu’il incarne…
Source : Le Matin - Hassan Alaoui
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