« La main du Maroc restera tendue à l’autre partie, dans le cadre de la proposition d’autonomie qui constitue une plateforme réaliste pour un règlement définitif du conflit du Sahara ». Le propos du ministre de l’Intérieur a séduit plus d’un observateur, au quatrième round des négociations de Manhasset, aux Etats-Unis, qui se poursuit jusqu’à demain mardi 18 mars. Mais. Pour Chakib Benmoussa, le Royaume aborde ce 4e round avec la même disposition de discuter des détails de la proposition marocaine.
La proposition d’autonomie des provinces du Sud présentée par le Maroc reste conforme à l’approche des Nations unies visant à trouver une solution politique acceptable par toutes les parties. Une proposition qui « répond parfaitement aux attentes des populations sahraouies et de la communauté internationale », défend le président du Conseil royal consultatif pour les Affaires sahariennes, Khali Henna Ould Errachid, dans un entretien paru hier dan un quotidien émirati.
Il n’empêche que le Royaume campe sur sa position et n’entend, comme le soulignent tous les responsables en charge du dossier, faire aucune concession sur sa souveraineté et son intégrité territoriale. « Le Maroc n’accepte que l’autonomie et rien d’autre que l’autonomie », a martelé Benmoussa, tout en réaffirmant « la ferme volonté du Royaume de mettre un terme à ce conflit qui n’a que trop duré ». Pour autant, Rabat refuse toute tentative d’imposer le fait accompli. Allusions faites au sujet des dernières provocations du Polisario, à l’est du dispositif de sécurité dans la zone de Tifariti, et à bien d’autres actes.
A noter que si les négociations de Manhasset, lancées en juin 2007, n’ont enregistré que peu de progrès, « c’est en raison du refus continu du Polisario de négocier de bonne foi », soulignent les obervateurs. Le centre maroco-américain pour la politique (MACP), fait remarquer que même la proposition du Maroc, « la seule plateforme concrète de travail disponible actuellement », qui de surcroît a reçu l’adhésion de la communauté internationale dont celle des Etats-Unis, a été rejetée par le Polisario.
Le directeur du MACP, Robert Holley, appelle à « un soutien ferme et clair à l’initiative marocaine d’autonomie de la part des Etats-Unis et d’autres alliés clé au Conseil de sécurité de l’ONU, ce qui est crucial pour la réussite de ces négociations. Il fait observer également que l’objectif des négociations de Manhasset est de mettre fin à cette crise humanitaire.
Source : L’Economiste - B. T.