Après avoir prolongé en 2021 le mur de défense de 50 km à l’est pour sécuriser Touizgui dans la province d’Assa-Zag et compléter le dispositif sécuritaire à l’est, les Forces armées royales (FAR) ont déployé l’artillerie lourde dans la même zone.
En visite mardi à Rabat où il a rencontré le roi Mohammed VI, il a appelé au « dialogue franc et ouvert » entre l’Algérie et le Maroc « en vue de trouver ensemble les moyens d’avancer » et exhorté le roi du Maroc et le président algérien à trouver un terrain d’entente dans ce sens.
Alors que jeudi, à Alger, première escale de son périple maghrébin, le même Burns s’est dit confiant quant à la nouvelle dynamique de paix onusienne sous la conduite de l’ancien secrétaire d’Etat James Baker et n’a à aucun moment évoqué la question du dialogue en dehors du cadre de l’ONU. Il a ajouté que son pays – les Etats Unis – « n’accepteront pas qu’une solution soit imposée au royaume ou à une autre partie ».
C’est ce que craignait surtout le royaume alaouite soumis à des pressions accrues de la communauté internationale depuis 1991, date de la signature des accords de paix et qui se trouvait jusque-là dans une grave impasse.
Pour des observateurs marocains interrogés sur-le-champ, la déclaration de l’émissaire américain marque un rapprochement « salutaire » entre la position de Washington et celle de Paris, réitérée par le président Chirac lors de sa visite au royaume en septembre dernier.
L’option du « dialogue direct et franc » entre Alger et Rabat ayant toujours été l’une des principales revendications du Palais depuis l’adoption par le Conseil de sécurité en juillet dernier du nouveau plan Baker, option bien sûr rejetée par le gouvernement algérien lequel ne veut s’en tenir qu’au processus de paix relancé par l’ONU sur un problème de décolonisation qui ne le concerne qu’indirectement.
La déclaration de William Burns – qu’il ne faudrait pas à l’occasion assimiler à une formule de complaisance diplomatique – coïncide pourtant avec l’adoption d’une nouvelle résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Sahara-Occidental, laquelle résolution accorde un nouveau délai de trois mois à la mission de la Minurso conduite par James Baker, le temps demandé par le Maroc pour se déterminer sur le nouveau plan de paix prévoyant l’organisation d’un référendum d’autodétermination au terme de cinq ans de semi-autonomie pour les Sahraouis. Que signifie cet énième report du mandat de la Minurso ? Est-ce dû à l’indécision de la communauté internationale sur la question comme en donne un exemple cette position ambiguë de Washington exprimée mardi par une des voix les plus autorisées de la diplomatie américaine ? Ces atermoiements seraient-ils le reflet d’un choix tactique adopté par la première puissance mondiale qui est en train de souffler le chaud et le froid dans les autres régions du monde arabe ?
En tout cas, cet appui inespéré de Washington au royaume marocain risque de chambouler dans le proche avenir tout le processus en cours et cela ne peut être considéré à Alger que comme un premier revers de notre pays dans ce conflit.
La Nouvelle République
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