Brahim Ghali n’a toujours pas digéré le changement de la position de l’Espagne sur le Sahara. À ses yeux, ce revirement reste une énigme à déchiffrer. « Nous espérons que le peuple de l’État espagnol saura déchiffrer cette énigme. À mon avis, ce revirement est, après les trahisons de 75 et 76, la pire trahison que nous ayons connue de la part des gouvernements espagnols, dit-il dans une interview accordée au quotidien Berria. Il doit y avoir quelque chose de très grave, un secret, un chantage, contre la personnalité du président lui-même (Pedro Sánchez, NDLR) ou de son entourage. Je ne peux pas aller plus loin, c’est aux Espagnols de découvrir le secret ».
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Les deux premières trahisons remontent donc aux années 70. « Après l’accord tripartite de Madrid, le 14 novembre 1975, et l’abandon du 26 février 1976 », précise le leader du Polisario, soulignant que l’Espagne a une responsabilité morale, juridique et politique envers le « peuple sahraoui ». « Pourquoi ce revirement soudain ? Quelles en sont les raisons ? C’est la question que nous posons à tous les peuples de l’État espagnol, pour qu’ils nous expliquent quel est ce secret », questionne-t-il, pensant que « la position du président du gouvernement, Pedro Sánchez, ce revirement, est personnelle, unilatérale. » « Il n’y a pas de changement complet d’avis, ni au sein du gouvernement lui-même, ni au congrès, ni au sénat, ni dans les partis, ni même dans les peuples de l’État », ajoute-t-il.
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Ghali espère que « la société civile et les forces politiques pourront exercer une influence et une pression pour corriger cette attitude et l’injustice qui s’est répétée trop souvent. » Il assure par ailleurs même si ce changement de position est « douloureux », « cela n’affectera pas la résistance du peuple sahraoui, ni sa volonté de continuer à se battre jusqu’à ce qu’il atteigne ses objectifs. »