En effet, Berlusconi était poursuivi pour avoir eu des rapports sexuels avec Karima El Mahroug, alias Ruby, qui était alors âgé de 17 ans. En ce qui concerne l’abus de pouvoir, le milliardaire italien avait tenté de faire passer la Marocaine pour une nièce de l’ancien président égyptien Hosni Moubarak. Voulant la tirer d’embarras, il avait affirmé qu’elle faisait partie de la famille de Moubarak et qu’il fallait éviter un incident diplomatique.
L’’ancien Cavaliere del lavoro (chevalier de l’ordre du mérite du travail), aujourd’hui cavalier « déchu », a toujours soutenu devant la justice n’avoir jamais eu de relations sexuelles avec Karima El Mahroug. En ce qui concerne l’abus de pouvoir, il prétendait croire réellement que Ruby était de la famille de Moubarak. Mais cela n’a pas empêché sa condamnation à 7 ans de prison ferme. Qu’il ne fera pas tels quels…
En effet, selon Le blog du Monde : « Trop vieux (77 ans) pour connaître la rigueur des geôles italiennes surpeuplées, il purge sa peine en effectuant des travaux d’intérêt général quatre heures par semaine dans un hospice auprès de malades atteints d’Alzheimer. Il doit être rentré tous les soirs à 23 heures dans une de ses résidences, à Rome comme à Milan ».
Mais alors que risque-t-il ?
Si la Cour d’appel confirme la condamnation en première instance, Berlusconi (qui n’est plus protégé par aucune immunité car il n’est plus président et a été exclu du Sénat et a écopé de 4 ans de prison, réduits à une, pour fraude fiscale dans l’affaire Mediaset) risque d’être « réellement » placé en résidence surveillée.
Effectivement, selon la même source, qui se base sur un article du quotidien La Repubblica : « l’ancien Président du conseil risquerait de passer les dix prochaines années de sa vie aux "arrêts domiciliaires" : sept ans au titre de sa condamnation dans le procès Ruby auxquels s’ajouteraient les trois ans d’amnistie dont il a bénéficié dans le procès Mediaset ». Il ne serait plus question de travaux d’intérêt général, comme il est le cas aujourd’hui (4h par semaine dans un centre pour des malades d’Alzheimer).
Sur le plan politique
Sur le plan politique, Berlusconi est, pour ainsi dire, déjà out. Il ne risque plus rien du tout. Selon l’historien Antonio Gibelli, un « spécialiste » de la vie et de la carrière du chevalier déchu : « L’affaire Ruby semblait le moment décisif qui allait déterminer sa chute, mais elle n’est plus que l’un des nombreux épisodes de sa lente agonie politique ». Toujours selon le spécialiste : « Il y a comme une atmosphère de défaite autour de Berlusconi. Lui-même apparaît comme une figure pathétique, marginalisé par son propre parti mais refusant d’accepter que son époque est terminée ».
Il faut souligner que son Parti de la liberté (PDL, centre-droit) s’est divisé en deux et que la formation de Berlusconi, « Forza Italia », est en chute libre. En 2008, lors des législatives, elle avait obtenu un score de 38%. Aux européennes de 2014, la formation n’a eu qu’un maigre 17% et une troisième position en Italie. A l’en croire Gianfranco Pasquino, un expert en sciences politiques : « Berlusconi a commis l’erreur de croire que son pouvoir était éternel. Forza Italia doit aussi arrêter de penser qu’il est irremplaçable et se trouver un nouveau chef ».
Et Ruby dans tout ça ?
Ruby se la coule douce ces temps-ci. Et c’est peu dire… La Marocaine s’est convertie dans les affaires et passe la majeure partie de son temps dans des plages au Mexique. Selon The Star Phoenix, Ruby travaille actuellement sur un complexe touristique de luxe au Mexique. Elle investit également dans l’immobilier au Moyen-Orient, où elle vient de déposer deux millions d’euros dans une banque aux Emirats Arabes Unis, pour acheter trois appartements à Dubaï.