Dans ce reportage de Zone Interdite, Amine Elbahi, juriste roubaisien de 25 ans, s’inquiète d’un « communautarisme […] qui nourrit d’une certaine façon l’islamisme radical » dans sa ville. Des propos qui ont fait réagir le maire de Roubaix. « Dans ce moment où l’invective est plus entendue que la nuance, le ‘Roubaix bashing’ continue, au détriment de ses habitants et de ceux qui agissent sur le terrain », déplore Guillaume Delbar dans un communiqué, assurant que qu’il s’évertue à « construire des ponts plutôt que des murs » entre les habitants. « Roubaix n’est pas une ville facile – 100 000 habitants aux 97 nationalités depuis 2014-, mais elle est riche de toutes ses différences ». Mais « depuis quelques années et plus encore depuis ces dernières semaines crispées sur le thème de l’Immigration, j’ai l’impression dès que l’on parle de l’Islam, notre pays devient fou », fait-il remarquer.
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L’édile de Roubaix est aussi mis en cause dans le reportage pour avoir octroyé des financements à l’association de soutien « Ambitions et initiatives pour la réussite » (AAIR), accusée de prosélytisme islamique. « Je l’avoue : j’ai […] soutenu une association qui venait de faire scission avec une mosquée devenue salafiste », reconnait Guillaume Delbar, qui justifie son action par le fait que cette association « développait un programme formidable d’aide à la réussite scolaire pour les enfants roubaisiens ». « Cette association a été soutenue de manière unanime par les collectivités durant des années […] Je peux avoir été trompé, j’ai pu me tromper. Mais le débat ne doit pas être manipulé par ceux qui voient des séparatistes partout », ajoute-t-il.
L’élu a par ailleurs dénoncé des “amalgames” entre « musulmans, islam, islamiste et terrorisme, repris par des populistes (et) qui font naître des sentiments de haine dans un pays inquiet. » Son vœu, dira-t-il, c’est que la France « retrouve les valeurs de tolérance et de respect de l’autre ».