
L’année 2024 aura été faste pour les transferts d’argent des Marocains résidant à l’étranger (MRE), selon les derniers chiffres publiés par l’Office des changes.
Au Maroc, on entend davantage parler d’espèces sonnantes et trébuchantes des résidents marocains à l’étranger (RME) que de leurs doléances, leurs attentes et de leurs problèmes. Et encore, par RME, on ne semble entendre que les Résidents marocains en Europe ou dans les pays nantis. Toutefois, même si on feint de l’ignorer, les immigrés marocains sont implantés un peu partout dans le monde.
A titre indicatif, ce sont plus de 4000 Marocains qui résident depuis de longues années en Côte d’Ivoire, pour ne citer que cet exemple qui défraie actuellement la chronique.
Par malheur, la Côte d’Ivoire, un pays lié au Maroc par une relation d’amitié séculaire est confronté, comme il l’était en 1999, à une intenable crise sur fond de guerre civile.
Pour mesurer l’étendue de cette crise, les informations rapportées par la presse relèvent que les rebelles du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), qui contrôlent la moitié nord du pays depuis leur soulèvement du 19 septembre, ont affirmé récemment que la fosse commune, à Monoko-Zohi contenait les corps de 120 civils tués par les forces régulières lors d’une offensive.
Et, ce n’est là qu’une infime partie des macabres perpétrés en Côte d’Ivoire par ces temps de rébellion et d’anarchie.
D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’une vingtaine d’associations françaises de solidarité et de défense des Droits de l’Homme (en attendant que d’autres associations se secouent), inquiètes de l’escalade en Côte d’Ivoire, ont appelé jeudi la France à saisir le Conseil de sécurité de l’ONU afin de "prévenir le pire" dans ce pays et afin d’éviter le retour de l’horreur survenu en 1994 au Rwanda.
Cet appel intervient à l’heure où le couvre-feu dans plusieurs zones à risque a été récemment reconduit jusqu’au 18 décembre inclus. Sachant que cet état d’exception ruine l’économie ivoirienne et paupérise davantage la population locale et étrangère vivant dans le pays.
De cette situation souffrent de nombreux marocains qui voient, inoffensifs, leurs activités périr alors qu’ils s’en sortaient à peine des séquelles de la crise de 1999.
La plupart de ces malchanceuses victimes parmi lesquelles se comptent de nombreux commerçants, des vendeurs, des salariés…, après avoir reçu un don royal, se sont réfugiés à Abidjan où ils vivotent vaille que vaille en attendant des jours meilleurs.
Certains immigrés marocains en Côte d’Ivoire, ont pu regagner le royaume et attendent que leur pays d’origine, le Maroc, pense à eux. Pour ce faire, ils espèrent avoir des moyens légaux pour être indemnisés à la suite de la perte de leur patrimoine, fruit d’un dur labeur en terre ivoirienne. Parmi eux, d’aucuns espèrent aussi avoir la possibilité de lancer de nouvelles activités au Maroc avec l’appui de l’Etat.
Mais, à leur grande déception, même en ne comptant que sur eux-mêmes, les intéressés ont été déclarés insolvables par certains établissements bancaires. Et, du statut de résidents marocains à l’étrangers, ils se voient étiquetés comme étant des rejetés marocains à l’étranger. Que pourraient-ils alors faire alors qu’aux dernières nouvelles, la Côte d’Ivoire croule toujours sous le joug de la crise ?
Mohamed Zainabi pour lopinion.ma
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