Le compositeur marocain Nabil El Khalidi a dénié à la chanteuse Samira Said et au chanteur Saad Lamjarred le statut d’artiste de renommée mondiale. Il estime par ailleurs qu’aucun artiste arabe, ancien ou nouveau ne l’a été.
Quel est l’objectif derrière le contenu de vos compositions ?
Si nous faisons aujourd’hui le tour des relations humaines ; de la société et de la nature ; c’est uniquement pour un besoin d’unité. Nous tablons sur un seul public unifié, un public soucieux des difficultés actuelles et surtout mélomane. Nous faisons abstraction des origines régionales et internationales, des inspirations de tout un chacun, nous essayons de passer outre cela ; la musique n’ayant pas de frontières...
Un choix audacieux est celui de chanter en Amazigh, on vous qualifie de « groupe optimiste »
Notre musique ne veut pas se limiter à une tribu ou à une région comme la musique de nos grands parents. L’objectif est de donner une unité universelle à ce qui a été longtemps local. En effet, nous ne sommes pas les précurseurs de cette idéologie. Plusieurs artistes notamment africains, ont eu cette idée avant nous. Ainsi, certains noms maliens et mauritaniens ont réussi à porter le flambeau de leur musique locale au-delà des frontières géographiques.
"Alors,pourquoi pas nous aujourd’hui ? La musique marocaine étant par essence une mélodie spirituelle enracinée"
Comment le public réagit-il à votre musique ?
Je pense qu’aujourd’hui le courant est passé avec le public. Dieu merci, nous avons réussi jusque là, à nous produire dans plusieurs villes du Maroc ainsi qu’à l’étranger et l’expérience nous a fait comprendre que le public marocain et même étranger nous suit dans notre façon de faire et nous pousse à nous améliorer.
Quelle est la recette secrète de cette énergie et de cette volonté de faire qui n’a, sans nul doute, pas échappé aux difficultés de la scène musicale ?
Amarg Fusion est une famille. Les sept membres du groupe sont conscients de la lourdeur de la responsabilité de prodiguer des messages de paix ; d’appel à la cohabitation des peuples et à l’acceptation de l’autre et nous tenons à l’honorer. En effet ; il ne s’agit pas d’une mission facile mais qui a tous les ingrédients pour être réussie. Travail de recherche rigoureux, implication de tout un chacun, l’amour de son patrimoine le tout saupoudré de la volonté de faire et surtout d’une philosophie de partage et de tolérance sont les clés du succès.
Aufait - M. Mokdad
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