Lourd redressement fiscal pour Nestlé Maroc

20 août 2021 - 13h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Nestlé Maroc s’est vu infliger un lourd redressement fiscal. En tout, un milliard de dirhams (110 millions de dollars) à verser à l’administration fiscale marocaine.

Ce redressement fiscal fait suite à un contrôle mené par l’équipe de la division nationale des vérifications fiscales relevant directement du patron de la Direction générale des Impôts à Rabat, rapporte Financial Afrik. Le rejet de la méthode de calcul des prix de transfert appliquée par Nestlé Maroc est à l’origine de ce redressement. « Les prix auxquels sont facturés les achats et les ventes des biens et services entre la société et les autres filiales du groupe, mais aussi avec sa maison-mère », explique-t-on. Selon le fisc marocain, la filiale du groupe agroalimentaire suisse a organisé indûment un transfert des bénéfices à sa maison mère en minorant le résultat imposable au Maroc par la manipulation des prix de transfert.

À lire : Le groupe Nestlé prépare-t-il en douce son départ du Maroc ?

Nestlé Maroc entend contester ce redressement. Dans ce sens, depuis Genève, le groupe a envoyé en mission des avocats fiscalistes qui vont travailler avec les consultants locaux du cabinet EY. Une procédure a été déjà engagée devant la Commission nationale de recours fiscal. En parallèle, la société tente un règlement à l’amiable avec l’administration fiscale. « La méthode utilisée par Nestlé Maroc est un schéma mondial implémenté dans toutes les filiales du groupe », a indiqué Imane Zaoui, directrice générale de Nestlé Maroc. Reste à savoir si la multinationale suisse pourra convaincre le fisc marocain. Selon une source, les discussions entre les deux parties seraient plus proches de la rupture que d’une transaction.

Dans une transaction entre le fisc et un contribuable, une remise sur le montant des redressements fiscaux ne peut porter que sur des questions d’interprétation et non de droit, précise la loi marocaine. En d’autres termes, toute réduction de la note de la TVA non versée au Trésor ne peut être envisageable. L’administration fiscale marocaine peut toutefois concéder une baisse sur les montants des pénalités de retard ou du niveau des redevances qu’une entreprise a versées à sa maison-mère au titre de l’assistance technique.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Impôts - Nestlé Maroc

Aller plus loin

Nestlé Maroc met fin à la web-série polémique " Baghi Ntzewej"

Nestlé Maroc vient de signer l’arrêt de mort de la web-série « Baghi Ntzewej » (je veux marier), objet d’une forte polémique dans le pays, notamment sur les réseaux sociaux.

Le groupe Nestlé prépare-t-il en douce son départ du Maroc ?

Nestlé serait en train de préparer en douce son départ du Maroc. La multinationale suisse a décidé de fermer son centre de Casanearshore, basé à Casablanca, après près de 13 ans...

Maroc : l’Ordre des experts comptables sévèrement sanctionné

L’Ordre des experts comptables du Maroc vient d’être condamné par le Conseil de la concurrence à payer la somme de 3 millions de dirhams pour des pratiques anticoncurrentielles.

Patrick Drahi sous le coup d’un redressement fiscal record en Suisse

Le milliardaire d’origine marocaine, Patrick Drahi, propriétaire de SFR et de BFM-TV, est visé par un redressement fiscal de 7,4 milliards de francs suisses, soit près de 7,5...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : nouvelles mesures fiscales en 2024

Au Maroc, de nouvelles mesures fiscales entrent en vigueur dès le début cette année 2024, a annoncé la Direction générale des impôts du royaume.

Maroc : l’amnistie fiscale 2024 a rapporté gros à l’État

L’amnistie fiscale de 2024 au Maroc a rapporté plus de 100 milliards de dirhams. Un montant record qui reste à confirmer par les sources officielles.

Le Maroc veut faire payer les géants du Web

Le gouvernement marocain est préoccupé par la réglementation fiscale des géants du numérique. Dans ce sens, il propose de nouvelles obligations fiscales dans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) de l’exercice 2024.

Achat de véhicules de luxe : le fisc marocain traque les fraudeurs

La Direction générale des impôts (DGI) traque les fraudeurs opérant dans des garages spécialisés dans la vente de voitures de luxe dans les régions de Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan-Al Hoceïma.

Maroc : une nouvelle taxe sur les locations qui fait mal

La récente instauration d’une taxe de 20 % sur les revenus locatifs des propriétaires bailleurs au Maroc visant à simplifier la fiscalité et à élargir l’assiette de l’impôt va produire un impact négatif sur l’immobilier, plus précisément sur les...

Maroc : du nouveau pour dotation pour voyage d’affaires

Au Maroc, la dotation pour voyage d’affaires passe de 60 à 100 000 dirhams, selon la version actualisée de l’Instruction générale des opérations de change (IGOC) qui est entrée en vigueur le 2 janvier 2024.

Immobilier au Maroc : voici ce que rapportent les contrôles fiscaux

Les contrôles fiscaux effectués par la direction générale des impôts (DGI), sous l’égide du ministère de l’Économie et des Finances sur les promoteurs immobiliers au cours des trois dernières années (2020-2023) ont rapporté gros.

Maroc : des entreprises dans le viseur du fisc

Dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale, les contrôleurs fiscaux se concentrent sur les petites et moyennes entreprises (PME) situées dans la région de Rabat-Casablanca, en situation de déficit depuis plusieurs années.

Maroc : Nouvelle hausse des prix des cigarettes

Nouvelle hausse du prix des cigarettes au Maroc, touchant principalement les marques d’entrée de gamme, dites « value ». Certains paquets voient leur prix augmenter de 0,5 à 2 dirhams, tandis que les marques premium sont pour la plupart épargnées.

Maroc : l’attestation qui plombe le marché de l’immobilier

Les nouvelles mesures concernant l’attestation fiscale, en vigueur depuis le 1ᵉʳ juillet dernier au Maroc, portent un sérieux coup de frein aux transactions immobilières, dénoncent les notaires.