Casablanca perce dans le jeu vidéo grâce au coup du lapin

19 décembre 2007 - 10h46 - Economie - Ecrit par : L.A

Sorti à l’occasion des fêtes de Noël, Rayman contre les lapins encore plus crétins, jeu vidéo grand public d’Ubisoft, vient d’être conçu et réalisé de A à Z à Casablanca, dans l’unique studio d’édition de jeu vidéo du monde arabe. Une première pour cette filiale d’un des leaders mondiaux des jeux vidéo cantonnée jusque-là à la création de personnages secondaires. « Tout l’enjeu pour nous a été de mettre en scène un lapin qui se prend pour un humain dans des situations jugées stupides ou comiques par des joueurs américains ou français », s’amuse Younes, à peine trentenaire et déjà responsable d’équipe.

Durant neuf mois, ce directeur artistique et la quinzaine d’ingénieurs et graphistes chargés des Lapins crétins ont planché sur un jeu devant distraire un public parfois à mille lieux de la culture dans laquelle ils ont grandi. « Nous avons tous été à l’école publique marocaine où balancer des choses à la tête du prof derrière son dos est quelque chose de presque normal. On a essayé une scène de ce genre avec notre lapin, mais quand on l’a testé aux Etats-Unis et en France, ça n’a fait rire personne et ils ont même trouvé cela trop violent. » Pour Mehdi, un des concepteurs du jeu, la nationalité n’a pas été un problème. « Dans le monde du jeu vidéo, ce qui compte ce n’est pas d’où tu viens, mais ton bagage en jeu vidéo, c’est avec cela que l’on se mesure entre game designer. » Un bac science pour tout bagage, Mehdi a vingt ans de mangas et de jeux vidéo derrière lui. « Quand j’étais ado au Maroc, les passionnés de jeu formaient une petite communauté. On se rencontrait via les annonces des journaux spécialisés distribués en France. Il y avait toujours un oncle ou un cousin pour nous les ramener au Maroc. »

En 1998, Ubisoft, décide d’ouvrir un bureau à Casablanca pour deux raisons : la qualité des ingénieurs informatiques et l’intuition qu’une partie de la jeunesse marocaine était imprégnée de culture pop. Neuf ans plus tard, le studio, avec ses 70 salariés, est devenu un pôle de création malgré l’absence d’école de formation solide en art graphique. Alors ici, on a appris sur le tas, en absorbant les expériences des expatriés d’Ubisoft.

Pendant ce temps-là, Younes est passé à une seconde étape, une formation en japonais sur Internet. Sa fierté : la banderole accrochée au-dessus de son bureau avec inscrit en caractère japonais « Courage les petits lapins » et dessinée au pinceau réservé, jusque-là, à la calligraphie arabe.

Libération.fr - Nadia Hachimi Alaoui

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