Le 4e éditeur mondial indépendant (hors Japon) mise sur la matière grise locale. Ubisoft compte actuellement 65 salariés, « elle envisage de passer à 200 d’ici trois ans. Nous allons, à partir de l’année prochaine, entamer des partenariats avec des écoles d’art pour drainer des créatifs notamment », observe Cyril Vermeil. Son entreprise fait face à une difficulté de recrutement. Les développeurs de jeu vidéo, ingénieurs et concepteurs, sont une « denrée rare » sur le marché du travail. Qu’ils soient « designers, illustrateurs ou graphistes, l’équipe qui a conçu le jeu est en majeure partie lauréate d’Art Com, Collège Lasalle ou encore Etape », indique le directeur artistique d’Ubisoft, Youness El Garrab.
A part la rareté des profils, il y avait une autre difficulté à surmonter.
Les jeux vidéo sont un média interactif (son, image…). « Une particularité d’autant plus difficile à gérer qu’il faut suivre les goûts et se greffer aux tendances de la cible, surtout celle des adolescents », explique le directeur artistique d’Ubisoft Maroc.
Un autre défi, technologique cette fois-ci. L’équipe a dû batailler dans le segment recherche et développement. Il a fallu « monter une nouvelle technologies sur le Nintendo DS qui a pourtant à peine 3 ans », insiste le chef de projet.
Une précision de taille. Le Maroc est l’unique QG africain d’Ubisoft. Pourquoi ce choix ? « C’est un pays où l’offre offshoring est intéressante. Ensuite, les Marocains ont une culture multimédia très développée », précise le top management. Les jeux vidéo s’inspirent aussi bien de séries américaines que des Mangas.
Autre distinction. Ce groupe, créé par les 5 frères Guillemot, est le seul éditeur de jeux vidéo implanté au Maroc ! Même si la pénétration du marché local reste faible à cause… du piratage. « Ici on ne fait que du développement. De plus, le Maroc n’est pas un cas isolé. Les pays d’Europe de l’est font aussi du piratage », tempère le DG. Ubisoft dispose de la 2e force de production des jeux vidéo en nombre de développeurs. Elle compte 15 studios dispersés sur plus d’une dizaine de pays. Son réseau de distribution couvre 50 pays.
L’Economiste - Faiçal Faqihi