
Le Ramadan, mois sacré pour les musulmans, est synonyme de spiritualité et de partage. Mais au Maroc, il prend également une tournure plus sombre avec l’apparition d’un phénomène bien connu : la “Tramdena”. Ce terme désigne l’irritabilité et...
Jean-Pierre Raffarin se rend vendredi à la grande mosquée de Paris, une visite qui constitue une première pour un chef de gouvernement et intervient à une semaine du début du mois de jeûne (Ramadan) et surtout en pleine polémique sur le port du voile islamique à l’école.
Accompagné du ministre en charge des cultes, Nicolas Sarkozy, il sera accueilli à 10h00 par Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée et président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Il effectuera une visite de la mosquée avant de prononcer une allocution après l’intervention de M. Boubakeur.
Ce déplacement symbolique intervient alors que la question du port du voile est revenue à la une de l’actualité avec l’affaire des soeurs Levy, exclues de leur lycée d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour avoir refusé de retirer leur tenue islamique, jugée ostentatoire.
Selon son entourage, M. Raffarin, qui a toujours défendu une position "ferme" sur la question, devrait souligner à cette occasion que "la laïcité n’est pas l’ennemie des religions". "Le code républicain doit être clair : permettre aux religions d’être présentes dans la société mais sans vouloir la gérer".
Réuni dimanche pour la première fois depuis le printemps, le CFCM a regretté l’exclusion des jeunes filles, estimant que "tous les moyens de conciliation n’avaient pas été épuisés" et affirmant qu’en portant le voile, elles se conformaient à une "prescription religieuse".
M. Boubakeur, qui a déjà proposé la médiation du CFCM dans ce genre d’affaires, devrait redire à M. Raffarin son opposition à une "loi" sur l’interdiction du voile, qualifiée "d’erreur profonde".
Si à droite comme à gauche, la quasi totalité des politiques sont opposés au port du voile au sein de l’école, ils sont en revanche plus nuancés sur la nécessité de légiférer sur le sujet.
M. Sarkozy craint qu’une loi soit vécue comme une stigmatisation de la communauté musulmane, même s’il n’exclut pas d’y faire appel en "ultime recours", si "le dialogue et le pragmatisme ne suffisent plus".
Un an et demi après celle de Jacques Chirac pendant la présidentielle, la visite à la grande mosquée de M. Raffarin intervient à la veille de son voyage à Rome avec Mme Chirac pour assister à la messe de béatification de Mère Teresa.
Un déplacement au Vatican que certains jugent en contradiction avec le respect de la laïcité. "Il fait une erreur pédagogique", regrette ainsi Jean-Marc Ayrault, le président du groupe PS à l’Assemblée nationale.
D’où, selon un responsable UMP, l’annonce de son déplacement à la mosquée pour "atténuer la confusion autour de ce déplacement au Vatican". "C’est un mauvais procès", rétorque-t-on à Matignon, en soulignant que M. Raffarin avait prévu cette visite de longue date.
AFP
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