Le geste du Roi Albert II a été ressenti par le patron, Rik Remmery, et son employée Naïma Amzil, avec d’autant plus d’émotion que le Roi, en deuil après le décès de sa sœur, la Grande-duchesse du Luxembourg, a reporté la plupart de ses activités publiques, à l’exception de cette audience.
Le patron de Naima Amzil, qui dirige une PME près de Courtrai (Flandre-Ouest), a reçu plusieurs lettres l’accusant d’être "un mauvais belge qui collabore avec les musulmans". Devant ces menaces, Naima Amzil a proposé de retirer son foulard durant les heures de travail et a présenté même sa démission, ce que son courageux patron a énergiquement refusé.
A sa sortie de l’audience royale, Rik Remmy s’est déclaré "très encouragé" par le geste du Roi Albert II, un signe fort face aux extrémistes qui le menacent de mort, lui et sa famille, uniquement parce qu’il engage une ouvrière portant le voile.
Ce refus de céder aux menaces est la "bonne décision", a dit Rik Remmy qui a invité les autres patrons confrontés à la même situation d’opposer le même refus face au chantage.
Naima Amzil, dont les enfants son nés en Belgique et qui, en plus de l’arabe, parle couramment le français et le néerlandais, s’est déclarée de son côté très encouragée par le geste du Roi.
Elle et son patron ont également reçu le soutien de l’Unizo (l’union flamande des entreprises) ainsi que celui de dizaines de milliers de personnes qui ont fait circuler des pétitions. Les travailleuses de l’entreprise ont proposé de venir toutes travailler avec un voile sur la tête, mais l’idée a été abandonnée pour ne pas envenimer la situation.
La police, qui maintient une protection renforcée autour de l’entrepreneur, de sa famille et de son employée, n’a jusqu’à présent procédé à aucune interpellation, l’auteur des menaces se limitant à signer ses lettres du nom d’une organisation inconnue : "Nouvelle Flandre libre".
Cinq lettres de menaces ont été adressées au patron. La dernière ne contenait aucun message, juste une balle.
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